D'ici 2012, les constructeurs automobiles européens et asiatiques assembleront plus de véhicules en Amérique du Nord que les Trois de Detroit. Voilà un des résultats de la restructuration radicale actuellement en cours aux États-Unis et au Canada.

General Motors, Ford et Chrysler devraient réduire leur capacité d'assemblage de 35% (soit 4 millions d'unités) à 7,5 millions de véhicules, affirment les conseillers en restructuration Grant Thornton. Les Trois de Detroit ferment des usines pour ajuster leur capacité à une demande réduite.

Parallèlement, d'ici 2012, l'ensemble des autres constructeurs présents en Amérique du Nord (BMW, Volkswagen, Toyota, Honda et Hyundai) augmenteront leur capacité annuelle de 20%, à 8 millions de véhicules.

L'investissement massif des gouvernements de 140 milliards de dollars dans l'industrie automobile pourrait commencer dès 2012 à avoir des effets positifs tangibles, puisque les trois constructeurs automobiles américains prévoient un retour à la rentabilité cette année-là. Une fois ce nouveau seuil de rentabilité établi, GM, Chrysler et Ford auront une seule façon d'augmenter leurs chiffres d'affaires : arracher des parts de marché aux constructeurs étrangers.

Mais en attendant cette éventualité incertaine, les fournisseurs automobiles nord-américains devront s'adapter à la nouvelle réalité : «Un nouvel ordre se dessine, dans lequel les Trois de Detroit pourraient ne pas être les meneurs, en volume, sur le propre marché, déclare Kimberly Rodriguez, co-directrice de la section automobile de Grant Thornton. Les fournisseurs qui dépendent surtout des Trois de Detroit devront élaborer une nouvelle proposition de valeur ajoutée aux clients potentiels d'Europe et d'Asie s'ils veulent participer au changement accéléré qui s'en vient.»

Volkswagen et BMW doubleront presque leurs capacités combinées, à environ 1 million d'unités par année. Toyota, Honda, Nissan et Hyundai augmenteront les leurs d'environ 20%, soit presque 1 million d'unités.

Les autres constructeurs ajouteront environ 200 000 véhicules par année à leurs capacités actuelles.



Source : Grant Thornton LLP, Reuters