À en croire les chefs d'entreprise interrogés par L'Auto, il est encore très loin le temps où l'on verra au Québec un intégrateur dans l'industrie automobile. Et il est en même temps difficile de faire cavalier seul.

«L'intégrateur n'est pas encore né», pense André Laramée, PDG de Groupe CVTECH, société de gestion dont une filiale conçoit et fabrique des transmissions à variation continue (CVT).

«On ne connaît pas d'intégrateurs de véhicules québécois. S'il y en a un qui apparaît, on s'y intéressera», dit pour sa part Claude Dumas, président de TM4, la filiale d'Hydro-Québec qui a créé un système de propulsion électrique.

Au début du mois, le ministre des Ressources naturelles Claude Béchard estimait possible «une chaîne québécoise, de la production de l'énergie jusqu'à la production de l'automobile électrique». André Laramée voit l'avenir autrement. Il croit au développement du moteur thermique peu énergivore plutôt qu'à l'électricité. Une vue qui peut sembler correspondre à ses choix d'entreprise. Son groupe croit au potentiel des petites autos comme la Nano. Sa filiale CVTECH-IBC a mis au point deux modèles de CVT pour la voiture de Tata Motors.

Que la voiture soit propulsée par un système électrique ou thermique, certains développements ne peuvent se faire sans partenariats, comme le rappelle Daniel Gérard, PDG de CVT Corp. Son entreprise a par exemple mis au point une CVT de haute puissance, destinée à certaines applications industrielles et en théorie applicable aux automobiles puissantes.

 

La marche est cependant trop haute pour passer immédiatement à la voiture. Et pour avoir un partenaire automobile, il faut penser coûts. «Cela suppose une production de masse, dit M. Gérard. Il faut donc de l'équipement de fabrication différent. Ce qui veut dire des investissements en infrastructures de centaines de millions. Donc, c'est un risque énorme. Il ne doit pas y avoir d'incertitudes pour un constructeur. Tout doit être prouvé.»