La Mustang et l'acteur Steve McQueen ont élevé à un niveau supérieur le genre cinématographique de la poursuite de voiture dans le film Bullit, tournée par le metteur en scèene Peter Yates dans les rues et les côtes à pic de San Francisco.

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L'intrigue du film paru en 1968 n'est pas mémorable, mais le lieutenant de police Frank Bullit a laissé un souvenir durable au volant de sa Mustang 1968, durant sa poursuite de deux méchants tueurs de la mafia à bord d'une Dodge Charger. La scène de la poursuite dure plus de 10 minutes et se termine quand les tueurs et la méchante Charger percutent une station d'essence et prennent l'autoroute de l'enfer dans une boule de feu. Le lieutenant Bullit survit, mais après les sauts qu'il fait en descendant la rue Taylor, sûrement pas les amortisseurs de sa Mustang. (Prenez une Gravol et cliquez ici pour voir la poursuite).

Hollywood, tout comme les constructeurs de voitures en général, ne sait pas quand s'arrêter et n'a aucune gêne de copier si ça permet de faire un dollar. Pas surprenant, qu'après Bullit, quelques studios aient essayé de faire du millage avec des poursuites de Mustangs calquées sur Bullit avec des surenchères de métal tordu par les collisions (les bons acteurs sont plus rares que les bons cascadeurs).

Le cas d'espèce est Gone in 60 Seconds qui paraît en 1974. Le film inverse les rôles et met un voleur d'autos au volant d'une Mustang Mach 1 1973 orange qui dévale les côtes poursuivie par les policiers.

Encore une fois, la Mustang gagne. Le film est un navet, mais allez donc savoir s'il n'a pas aidé les ventes de Mustang, qui ont bondi de 79% en 1974 aux Etats-Unis pour atteindre 277 846 unités. Un remake a été fait en 2000 avec Nicolas Cage et une Mustang shelby GT500 1967 prénommée Éleanor. Cage parle à sa Mustang, qui, en retour, lui exprime ses sentiments par des intonations de vroum-vroums modulés par son double échappement. Il a fallu 11 Mustangs pour passer à travers les cascades du film (seulement deux pour Bullit). Pourtant, Gone in 60 Seconds regorge d'effets spéciaux faits par ordinateur.

James Bond aussi s'est essayé au volant d'une Mustang , notamment dans Les diamants sont éternels. Au volant d'une Mustang Mach 1 fastback rouge 1971, il échappe à des policiers de Las Vegas partliculièrement ineptes. La poursuite se termine par une cascade amusante, tournée en deux séquences qui ne concordent pas: la voiture fait un «wheelie» sur les deux roues de droits pour passer dans un passage étroit... mais ressort sur les roues gauches.

Malgré toutes ses ressources, James Bond n'a pas aidé la Mustang. L'année 1971 marque l'année où Ford a changé radicalement le dessin de la voiture. Pour les puristes de la marque, qui considéraient la Mustang de première génération comme la vraie, 1971 est le début de la décadence. Malgré ce placement-média dans le film de l'agent 007, les ventes de la Mustang ont chuté.

Des Mustangs (décapotables) avaient aussi joué de petits rôles dans Goldfinger (1964) et Thunderball ((1965). Mais comme dans Les diamants sont éternels, les Mustang de ces films appartiennent à la Bond Girl du moment.

 

Même le cinéaste Claude Lelouch, qui n'est pas connu pour ses scènes de poursuites de voitures, n'a pu résister à la Mustang. Ébloui par l'icône américaine, le réalisateur français s'en sert comme d'un accessoire dans Un homme et une femme, avec des résultats qui ont sûrement plu aux fans de Claude Lelouch, «le cinéaste des bourgeois français qui combattent l'ennui» comme disait un critique. Il y a quelques scènes avec beaucoup de violons et de Chabadabada, où Jean-Louis Trintignant, qui incarne un pilote de rallye, montre qu'il a le niveau technique pour avoir un permis de conduire. Mais la scène mémorable du film dure quatre minutes: elle met en vedette les essuie-glace de la Mustang blanche et Trintignant qui conduit la nuit en pensant à une femme et en combattant le sommeil.

Johnny Hallyday a couru pour Ford-France en 1969 au volant d'une Mustang et, apparemment, se débrouillait pas mal.

Serge Gainsbourg, toujours plus intéressé à la banquette arrière qu'au volant, a écrit un petit bijou d'érotisme automobile, Ford Mustang, («on se fait des langues en Ford Mustang et bang dans les platanes»).

 

Son duo avec Jane Birkin a été repris dans la musique du film Ma vie en l'air, qui, en gros, est l'histoire d'un gars, de sa Mustang, de ses blondes et de sa peur des avions.

Pour une liste détaillée des 45 ans de cinéma de la Mustang, cliquez ici