Une Classe C à part

Le reste est impeccable: la direction assistée est des plus agréables sur la route, et les freins à disques surdimensionnés (avec antiblocage, comme il se doit) ne manquent pas de mordant. Pour sa part, la suspension a été révisée afin de réduire au minimum le roulis de la voiture, une caractéristique qui n’échappe pas aux sens des occupants.

La surprime pour ces quelques friandises n’est pas rien: à 73 600, la Classe C revue par les ingénieurs d’Affalterbach coûte près de 20 000 de plus que la C350, le modèle à caractère sportif qui ressemble le plus à la C55.

Cela permet sans doute de préserver l’exclusivité de ce modèle. La berline sportive que voici demeure donc une perle rare, que les connaisseurs reconnaîtront au premier coup d’oeil. De quoi satisfaire ceux qui ne peuvent se contenter d’une «simple» Classe C.

Mais il y a plus. Le volant de cuir et métal brossé cache derrière son rayon central deux petites touches pour le passage manuel des rapports, élégamment identifiées à l’avant-plan par les symboles plus et moins brodés sur la gaine de cuir. Dans ce cas, malheureusement, la forme empiète sur la fonction, car les touches sont très sensibles et sont situées là où reposent les doigts, en position de conduite. Un geste maladroit et on rétrograde...

De son côté, la boîte automatique à cinq rapports est douce et rapide. Elle contribue au caractère assuré de la C55, qui s’inscrit clairement comme une dompteuse d’autobahn. L’accélération initiale est écrasante: le chrono au 0-100 km/h de la berline se situe à environ 5 secondes, et les dépassements sur autoroute sont facilités par le couple élevé (376 livre-pieds) du V8, que la boîte va chercher en rétrogradant sur demande.

Là où ça se gâte, c’est dans les lacets à vitesse moyenne. Malgré son mode sport, le passage automatique n’est pas fait pour sortir de courbe à plein régime, puisqu’il se situe généralement un rapport trop haut. C’est là que la commande manuelle devient utile.

Le propriétaire d’une Classe C de Mercedes-Benz n’a pas cette superbe qu’on reconnaît généralement au propriétaire d’une chic berline allemande. Comme tant d’autres, la marque de Stuttgart propose, en modèle d’entrée de gamme, une voiture pas aussi exclusive, et encore moins cossue, que l’espéreraient les plus snobs d’entre nous. Pour ceux-là, il y a la C55 AMG, version sport de la Classe C qui emprunte quelques pièces de carrosserie au coupé CLK et qui exploite les 362 chevaux d’un V8 assemblé à la main.

L’héritage du coupé CLK se trouve à l’avant, où l’on a prolongé la carrosserie de tout près d’un centimètre. La grille est aussi légèrement retouchée, donnant à ce modèle un air subtilement distinct des autres modèles de Classe C. Naturellement, les élégantes roues en alliage de 18 pouces, exclusives à la version AMG, en disent plus long sur les origines de la voiture que sa grille.

Pas trop de lacets

À l’intérieur, quelques modifications esthétiques se combinent à des accessoires destinés à accroître la performance, comme le veut la tradition des modèles révisés à la sauce sport. D’abord, les baquets à caractère sportif Alcantara et les cadrans signés AMG sont autant d’indices de la nature de la bête.