Les utilitaires compacts connaissent une popularité grandissante. La vague frappe également le Québec. Il s'agit, toutes catégories confondues, du segment ayant connu chez nous la plus forte augmentation (+25,8 %) au cours de la dernière année. À l'heure actuelle, le RAV4, de Toyota, et le Grand Vitara, de Suzuki, sont encore loin du sommet du palmarès des ventes. Mais les ténors de la catégorie auront bientôt du souci à se faire. Ces deux utilitaires possèdent maintenant les atouts nécessaires pour remonter le peloton et, qui sait, jouer un premier rôle dans une catégorie en plein croissance.

Les utilitaires compacts connaissent une popularité grandissante. La vague frappe également le Québec. Il s'agit, toutes catégories confondues, du segment ayant connu chez nous la plus forte augmentation (+25,8 %) au cours de la dernière année. À l'heure actuelle, le RAV4, de Toyota, et le Grand Vitara, de Suzuki, sont encore loin du sommet du palmarès des ventes. Mais les ténors de la catégorie auront bientôt du souci à se faire. Ces deux utilitaires possèdent maintenant les atouts nécessaires pour remonter le peloton et, qui sait, jouer un premier rôle dans une catégorie en plein croissance.

Placez le nouveau RAV4 à côté de celui qu'il remplace et vous serez étonné comme il est devenu grand. Si grande en fait que certaines versions proposent même une troisième rangée de sièges. Sommes-nous toujours en présence d'un utilitaire compact? On se le demande.

Pour le moment, la démarche du numéro un japonais étonne un peu, mais attendez de voir ce que prépare la concurrence. Les prochaines moutures du Santa FE (Hyundai) et de l'Outlander (Mitsubishi) occuperont non seulement plus d'espace sur nos routes, mais offriront également aux familles nombreuses une rangée de sièges additionnelle.

De son côté, Suzuki a choisi une voie plus «modeste». Bien sûr, le nouvel utilitaire conçu par la société nippone enfile un manteau plus ample et présente aussi un habitacle plus accueillant que son prédécesseur. Sans verser dans l'excès cependant. Il faut dire que la marque au S stylisé compte dans ses rangs un autre produit, le XL-7, pour combler une clientèle en quête d'un utilitaire à sept places peu encombrant. Le XL-7, lui, fera l'objet d'une refonte complète d'ici la fin de l'été.

Vie à bord

Plus «enveloppés» que les moutures précédentes, ces deux utilitaires nous font bénéficier d'une bien meilleure habitabilité et d'un volume de chargement plus vaste. Au jeu des comparaisons, le RAV4 remporte cette première manche face à son rival d'un jour. En fait, peu importe la place que vous occuperez, vous bénéficierez toujours d'un meilleur dégagement à bord du Toyota. Le RAV4 propose aussi quelques «astuces» dont est privé le Grand Vitara, comme par exemple une banquette arrière coulissante qui permet de moduler l'habitacle en fonction des passagers ou des marchandises. De plus, comme à l'avant, les dossiers sont réglables en inclinaison. Une petite touche de confort dont nous fait bénéficier également le Suzuki. Sur le plan pratique, mentionnons que des aumônières occupent le dos des sièges avant des deux protagonistes.

Le RAV4 et le Grand Vitara conservent leur grande porte arrière à ouverture latérale toujours aussi peu pratique quand le recul manque. Aussi, on regrette dans un cas comme dans l'autre que ce battant s'ouvre toujours du côté trottoir...

Débarrassés de leur roue de secours (elle est scotchée contre le battant, ce qui a pour effet de nuire à la visibilité lors de l'exécution de certaines manoeuvres), les deux utilitaires emploient cet espace pour créer un rangement additionnel, ce qui permet de «caler» quelques objets sous le plancher. Au-dessus, et malgré les renflements intérieurs, le coffre annonce une bonne contenance. Celui du RAV4 surtout. Avec la banquette arrière en place, il offre une plus grande surface utilitaire.

Plus habitable sans l'ombre d'un doute, le RAV4 n'est cependant pas celui qui offre la position de conduite la plus confortable au fil des kilomètres. En fait, cet honneur revient plutôt au Grand Vitara. Sans offrir plus de réglages que son rival, le Suzuki offre des baquets mieux sculptés.

Peut-être est-ce simplement une question de couleurs, mais la décoration intérieure du Suzuki est apparue plus valorisante à l'oeil que celle du Toyota. Ce dernier comporte des revêtements trop brillants, ce qui a pour effet de nuire à la qualité perçue. Priorité toutefois à la luminosité dans l'habitacle du RAV4, qui distille un sentiment d'espace et d'aisance, tout le contraire du Grand Vitara, où l'on se sent plus confiné en raison notamment de sa sombre sellerie.

Sur la route

Ouvrons ici une parenthèse pour parler boulons: Suzuki innove en mariant une structure monocoque à un châssis à échelle traditionnel. Curieux mélange, mais qui, selon Suzuki, permet d'obtenir un comportement routier plus dynamique et plus confortable, sans pour autant sacrifier la robustesse que nécessite un véritable tout-terrain.

Dans ce domaine, le RAV4 n'innove pas. Sa structure, entièrement monocoque, est greffée à un rouage intégral temporaire. C'est-à-dire qu'il passe de simple traction à quatre roues motrices (55% à l'avant, 45% à l'arrière) et ce, en continu. Pas de rapports courts cependant, ce qui limite ses performances hors route. (Le Grand Vitara les propose, mais seulement sur sa version JLX-Cuir.) Qu'à cela ne tienne, au cours de ce comparatif, nous avons emmené nos deux protagonistes hors des sentiers battus: le Grand Vitara s'est avéré le plus compétent. Cela ne rend pas le Suzuki invincible pour autant. Un examen de ses dessous laisse voir une protection minimale du système d'échappement et de la quincaillerie chargée de distribuer la puissance aux roues.

Soulevez le capot maintenant et dites bonjour aux mécaniques chargés d'animer ces utilitaires compacts. Chez Toyota, on retrouve un quatre cylindres 2,4 litres de 166 chevaux, tandis que Suzuki compte sur un V6 2,7 litres de 185 chevaux. Il va sans dire que le V6 est le plus performant, mais il fait à peine mieux que celui du RAV4. Pis encore, ce six cylindres se révèle plus rugueux, plus bruyant (surtout lors des accélérations) et surtout plus assoiffé que son rival.

Dans sa livrée JLX, le Grand Vitara arrime exclusivement son V6 à une boîte automatique cinq rapports dont le rendement est sans histoire. Toyota propose également une transmission automatique, mais à quatre rapports cependant, doublée d'une commande manuelle dont on se lasse très rapidement.

Si les qualités hors route des utilitaires Suzuki n'ont jamais été mises en doute, il en va autrement sur chaussée asphaltée. Ainsi, une randonnée d'une centaine de kilomètres à bord d'un Suzuki pouvait, pour certains, constituer une véritable torture : cabine bruyante, suspension de bois, et j'en passe. Le Grand Vitara nous fait cependant tout oublier, ou presque, de ce passé moins glorieux. Il est maintenant possible d'entretenir une conversation sans avoir à hausser le ton. Sa suspension, plus souple, propose aussi un compromis plus équitable entre tenue de route et confort. Les suspensions trépident encore un peu, mais ne désunissent pas comme autrefois sur revêtements dégradés, ce qui ajoute à la précision de conduite.

Faut-il rappeler que la précédente mouture du RAV4 n'était guère plus confortable? Défaut que nous ne pouvons lui reprocher aujourd'hui. Bien amorti, peu sujet aux bruits d'air et de la route, ce Toyota vous transporte désormais avec le savoir-faire d'une bonne berline. Plus souple qu'autrefois, la suspension maîtrise toutefois efficacement les mouvements de caisse et le roulis est peu prononcé. Au quotidien, il se révèle le plus agréable, le plus souple des deux.

Quant à la direction du Grand Vitara, certains la jugeront un peu aseptisée du point de vue des sensations, mais elle se révèle néanmoins précise et son assistance correctement dosée. Tant mieux. Par grands vents, plusieurs corrections au volant sont nécessaires pour maintenir le cap. Rien de cela au volant du RAV4 qui, en plus, promet de virer plus court que son concurrent, ce qui facilite les manoeuvres en milieu urbain.

Sur une note plus subjective, le Grand Vitara est, de l'aveu de nos essayeurs invités, plus ludique, plus agréable à conduire que le RAV4 qui, tout en étant très sécurisant, est apparu plus terne.

Côté budget

Au chapitre de la consommation (et de l'environnement), nos deux protagonistes se différencient très clairement.: 10,6 L /100 km pour le RAV4 contre 12,7 L/100 km pour le Grand Vitara. C'est énorme!

Par contre, la Suzuki use d'autres charmes pour vous amadouer. Son prix de départ est plus bas (24 495$) et ses accessoires plus nombreux. Ainsi, dans sa livrée JLX, le Grand Vitara débarque entre autres avec des jantes en alliage, un toit ouvrant et un chauffe-moteur. Toyota exige un supplément (ou il vous faut opter pour une livrée plus chère) pour obtenir les mêmes options. Toutefois, avec ou sans ces accessoires, la valeur de revente du RAV4 demeure beaucoup plus élevée que celle du Grand Vitara.

Sur le plan de la sécurité passive, il est difficile de porter un jugement définitif dans la mesure où seul le Grand Vitara a obtenu "sa" cote de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA). Par contre, il est utile de savoir que seul Suzuki offre à ce prix des coussins et rideaux latéraux gonflables. Un "luxe" réservé aux versions les plus huppées du RAV4.

Objectivement, le RAV4 est plus polyvalent, plus familial et parvient par conséquent à un meilleur compromis que son rival. D'où sa victoire dans ce match. Toutefois, même s'il ne l'emporte pas aux points, le Grand Vitara mérite tout de même que l'on s'y attarde. Sa transmission intégrale est nettement plus efficace et ses équipements plus nombreux et plus valorisants pour l'acheteur. De plus, le Suzuki est en mesure de tirer une charge deux fois plus lourde que son rival.

À vous maintenant de choisir!