Chez Ford, on croise les doigts. Depuis la présentation officielle de la Fusion, le constructeur écoute d'une oreille attentive les appréciations de chacun sur son nouveau bébé. Et pour cause, quelque 10 modèles de Ford seront construits avec cette architecture (nom de code CD3) née chez Mazda...

Chez Ford, on croise les doigts. Depuis la présentation officielle de la Fusion, le constructeur écoute d'une oreille attentive les appréciations de chacun sur son nouveau bébé. Et pour cause, quelque 10 modèles de Ford seront construits avec cette architecture (nom de code CD3) née chez Mazda...

L'architecture est sans doute commune à la Mazda 6, mais la Fusion établit ses propres normes. La géométrie de ses suspensions a été revue, tout comme les voies avant et arrière. En outre, par rapport à la 6 toujours, l'empattement de la Fusion s'allonge de 50 millimètres, passant de 2675 mm à 2725 mm. Malgré la croissance générale de ses cotes tant extérieures qu'intérieures, la Fusion ne ressort pas parmi les plus grandes de sa catégorie. Elle offre suffisamment d'espace cependant pour quatre personnes confortablement assises, grâce à un excellent dégagement aux hanches et aux épaules. La garde au toit est suffisamment généreuse pour que les grands gabarits se sentent à leur aise. On regrette seulement qu'il n'y ait pas plus de rangements. En revanche, le coffre engouffre sans problème les bagages de toute la famille. Ses 447 litres de volume utile en font l'un des plus volumineux de la catégorie. Besoin de plus d'espace ? Il suffit de faire basculer en tout ou en partie le dossier de la banquette. Hélas, le dossier du passager avant, lui, est fixe et ne permet donc pas le transport de longs objets.

Si l'habitacle ne manque, à proprement dit, ni de volume ni de luminosité, il se contente toutefois d'un design de base. Le tableau de bord est on ne peut plus strict avec une finition correcte, mais habillé de plastiques banals. De plus, quelques détails sont négligés, comme l'absence d'un rappel des rapports de boîte, de vis trop apparentes (dans l'accoudoir des portes par exemple) et d'une commande de phares tatouée au tableau de bord. Pourquoi ne pas l'avoir intégrée au levier d'essuie-glace ?

Au chapitre des accessoires, la Fusion n'a pas à rougir. Le modèle de base (SE) est équipé de l'ABS, de la climatisation et d'un chauffe-moteur (précieux en cette période de l'année). On regrettera tout juste les coussins et rideaux latéraux gonflables (795 $), qui figurent au catalogue des options de la version la plus coûteuse (SEL).

Une agréable surprise

La Fusion réserve également de bonnes surprises sur la route. Chaussée de quatre pneumatiques de 17 pouces, elle révèle un comportement routier sûr et efficace. Amortissement rigoureux, agilité et équilibre en courbes avec en plus une excellente aptitude à encaisser les inégalités pour préserver le confort : cette Fusion parvient à une synthèse presque idéale. On regrettera seulement que les bruits de roulement soient un peu trop prononcés sur certains revêtements. Bref, par rapport à la 6, plus agile et plus sportive, la Fusion se révèle plus souple, plus confortable au quotidien, mais guère plus facile à garer en raison d'un rayon de braquage qui s'apparente à celui d'une fourgonnette.

Dans sa livrée SEL (la plus élitiste), la Fusion retient les services d'un V6 3 litres de 221 chevaux. Pas très expressif, ce moteur doté d'une distribution variable à l'admission et une commande électronique de l'accélérateur montre une appréciable progressivité et un allant suffisant de nos jours. Au chapitre des reprises, ce V6 pas très musclé en couple doit une fière chandelle à la transmission automatique à six rapports qui l'accompagne. Judicieusement étagée, cette boîte exploite habilement la courbe de puissance de ce moteur tout en assurant une économie à la pompe raisonnable. Ouvrons ici une parenthèse pour rappeler qu'un moteur 2,3 litres de 160 chevaux est offert sur les versions plus « économiques ». Ce dernier est proposé, de série, avec une boîte manuelle à cinq rapports ou en option avec une transmission automatique à cinq rapports. En combinant l'un ou l'autre de ces groupes propulseurs, les performances pures seront logiquement moins impressionnantes, mais ils devraient néanmoins vous permettre d'économiser aisément un litre de carburant par tranche de 100 kilomètres. La version hybride, prévue pour 2007, est plus prometteuse encore.

Cela dit, la Fusion est dotée, de série, d'un dispositif antiblocage (ABS) efficace. La voiture s'immobilise non seulement sur de très courtes distances, mais résiste admirablement bien à l'échauffement, c'est-à-dire des sollicitations répétées. À souligner également les interventions discrètes et judicieuses du système antipatinage sur chaussée à faible coefficient d'adhérence. Mieux encore pour ceux qui craignent la glisse : d'ici quelques mois, Ford proposera un rouage intégral (à quatre roues motrices) inspiré de celui actuellement offert sur la Mazdaspeed6 (lire notre Match du mois du 7 novembre).

La Fusion ne fait pas preuve d'une très grande originalité, mais elle réunit toutes les qualités d'une très bonne familiale et se place ainsi parmi les meilleures du genre.