Au premier coup d'oeil, la nouvelle Classe S semble plus encombrante que son prédécesseur. Pourtant, elle n'a grandi que de 33 millimètres en longueur et de 16 millimètres en largeur, et de 29 millimètres en hauteur... Même si elle occupe un petit peu plus d'espace sur la route, cette allemande est, faut-il le préciser, plus soignée sur le plan aérodynamique, mais aussi plus jolie à regarder. En effet, soucieuse de faire preuve de plus de dynamisme, la Classe S galbe ses passages de roues et adopte une proue dont le dessin n'est pas sans rappeler celui de la très exclusive Maybach.

Au premier coup d'oeil, la nouvelle Classe S semble plus encombrante que son prédécesseur. Pourtant, elle n'a grandi que de 33 millimètres en longueur et de 16 millimètres en largeur, et de 29 millimètres en hauteur... Même si elle occupe un petit peu plus d'espace sur la route, cette allemande est, faut-il le préciser, plus soignée sur le plan aérodynamique, mais aussi plus jolie à regarder. En effet, soucieuse de faire preuve de plus de dynamisme, la Classe S galbe ses passages de roues et adopte une proue dont le dessin n'est pas sans rappeler celui de la très exclusive Maybach.

La révolution esthétique n'est pas seulement extérieure. Elle est surtout intérieure. Inspirés par la concurrence, les concepteurs de la plus statutaire des Mercedes ont redéfini à leur tour les interfaces homme/machine et prétendent, du coup, établir de nouvelles références en matière d'ergonomie. Ils n'ont pas tout à fait tort. Les commandes ont été adaptées aux besoins et à la mentalité de l'automobiliste et non l'inverse. Mieux encore, et contrairement à la Série 7 de BMW par exemple, la Classe S ne rend pas obligatoire l'emploi de la commande rotative montée entre les baquets avant pour accéder à certaines fonctions. La plupart des commandes se trouvent en accès direct ou presque. Cependant, à moins de consacrer plusieurs heures de lecture et d'expérimentation, la maîtrise de cette myriade d'accessoires exige une certaine période d'adaptation.

En dépit de son apparente complexité, la Classe S cherche quand même (surtout) à vous rendre la vie agréable. Ainsi, les baquets avant multifonctions qui vous réchauffent ou vous ventilent l'arrière-train ou qui vous permettent de régler la longueur d'assise, l'appuie-tête, etc. Divin  ! Attendez, des accessoires de ce genre, la Classe S en regorge. En fait, tout ce dont vous rêviez d'une voiture de luxe sans jamais oser le demander se retrouve à bord de cette Mercedes. Du volant chauffant au système de climatisation individuel (quatre zones distinctes), la Classe S fait tout sauf le café...

Néanmoins, cette esbroufe technologique a tout de même un prix qui vous oblige à entretenir de bonnes relations avec votre banquier (pour l'acquisition) et votre concessionnaire (les coûts des réparations risquent d'être pharaoniques). Mais que ceux qui ne peuvent se l'offrir sèchent leurs larmes, car aussi angélique puisse-t-elle paraître, on relève tout même un certain nombre d'impairs à son bord. Le premier  : l'acné dont souffre son habitacle- vous n'aurez pas assez de vos 10 doigts pour dénombrer tous les boutons. Le second a curieusement trait à l'équipement; malgré le prix demandé pour la Classe S, Mercedes s'entête, par exemple, à exiger des débours additionnels pour profiter de ses technologies dernier cri.

Au moins, elle se laisse conduire

Plus longue, plus haute et plus large, la Classe S repose sur un empattement accru de 70 millimètres qui profite directement aux occupants des places arrière. Ces derniers bénéficient de plus d'espace pour les jambes (+24 mm) que dans la génération précédente. Ces dimensions augmentées ont eu un effet bénéfique sur le coffre dont le volume passe de 500 à 560 litres.

Une fois de plus, la technologie (lire l'électronique) a été d'un précieux secours dans l'élaboration de cette nouvelle génération de berline. Mais avant d'aborder la question des microprocesseurs et autres artifices électroniques, parlons boulons.

La Classe S débarque le mois prochain dans les concessions avec sous son capot, un moteur V8 de 5,5 litres. D'une cylindrée supérieure au moteur précédent, ce 5,5 litres est naturellement plus puissant et plus sobre. Pour atteindre ce nouveau plateau de performances, les motoristes de Mercedes ont complètement revisité leur copie. Le calage de la distribution variable des arbres à cames et la levée variable des soupapes ne sont que deux des multiples perfectionnements dont a fait l'objet ce moteur. Résultat  : une mécanique sublime dont l'efficacité, l'onctuosité, la vélocité et la musicalité s'expriment bien à bord de cette majestueuse berline.

Pour entraîner les roues arrière motrices, Mercedes retient les services d'une transmission automatique à sept rapports que l'on actionne par un sélecteur monté sur la colonne de direction, comme sur la ML. Dotée d'une gestion un peu lente, cette boîte est cependant bien adaptée à la configuration de ce moteur.

Cette Mercedes se conduit avec une aisance remarquable dans les virages et, contrairement à la génération précédente, elle fait non seulement preuve d'une plus grande agilité, mais parvient également à nous faire oublier que nous sommes aux commandes d'un véhicule somme toute assez lourd. Cependant, dès que les virages se resserrent, la Classe S perd de sa superbe. Sa direction devient alors " collante " et manque de rappel tandis que le contrôle de stabilité électronique s'empresse très rapidement de contrecarrer tout risque de dérobades.

À la suspension d'origine, déjà très convaincante, l'acheteur éventuel peut substituter ( $ $ $) la suspension active d'une complexité sans nom. Celle-ci gomme pratiquement toutes les aspérités de la route susceptibles de gêner les occupants (à l'exception du bruit des pneus), en plus de contenir (électroniquement toujours) les mouvements de caisse.

Et le freinage  ? Ses quatre disques, doublés d'une assistance d'urgence baptisée BAS PLUS avec capteurs radar, permettent un freinage puissant, facile à moduler, bref irréprochable ! Et si l'accident ne peut être évité, le dispositif PRE SAFE entre en action : il transforme alors l'habitacle en une véritable forteresse.

La Classe S redéfinit assurément tous les critères d'une berline de prestige. Plus puissante, plus agréable à conduire, plus confortable et toujours aussi sophistiquée, cette Mercedes a tout pour plaire. Reste à souhaiter que la fiabilité douteuse des dernières années ait été complètement gommée par les ingénieurs.