Le japonais Toyota a réalisé un bénéfice et des ventes record au troisième trimestre 2006-2007 grâce à des performances commerciales toujours aussi écrasantes en Amérique du Nord, poursuivant son sprint final vers le titre de premier constructeur automobile mondial.

Le japonais Toyota a réalisé un bénéfice et des ventes record au troisième trimestre 2006-2007 grâce à des performances commerciales toujours aussi écrasantes en Amérique du Nord, poursuivant son sprint final vers le titre de premier constructeur automobile mondial.

Entre octobre et décembre, Toyota, la plus grosse entreprise du Japon, a vu son bénéfice net augmenter de 7,3% sur un an à 426,8 milliards de yens (environ 4,2 milliards $ canadiens), un montant jamais atteint sur un trimestre.

Son chiffre d'affaires a dans le même temps augmenté de 15,2% sur un an à 6146,6 milliards de yens (60,4 milliards $ can.) et son bénéfice d'exploitation de 19,2% à 574,8 milliards (5,7 milliards $ can.). Ces deux chiffres constituent également des records historiques pour Toyota.

La marge d'exploitation du groupe a donc atteint 9,4%, la plus élevée de toute l'industrie automobile mondiale.

Les brillantes performances de Toyota contrastent avec celles de son rival Nissan qui, même s'il peut se prévaloir de la deuxième marge la plus élevée du monde (7,8%), a lancé un avertissement sur résultat pour 2006-2007 après des ventes décevantes en Amérique du Nord.

«Nous pensons que les efforts intenses de notre entreprise ont contribué à ces résultats», s'est félicité le directeur exécutif de Toyota, Takeshi Suzuki.

Contrairement aux accusations parfois portées par les rivaux américains du groupe, la faiblesse du yen par rapport au dollar n'a apporté qu'une contribution assez secondaire (30 milliards de yens) au bénéfice d'exploitation de Toyota, qui produit désormais plus de voitures à l'étranger qu'au Japon.

Ce sont les campagnes de marketing qui ont été la locomotive des profits du groupe, avec un impact positif de 120 milliards de yens, résultant de ventes en volume en hausse de 7,5% à 2,155 millions de véhicules.

Toyota a notamment vu ses ventes en volume bondir de 18,9% en Amérique du Nord, son principal marché, grâce au succès de son nouveau modèle FJ Cruiser et des nouvelles moutures des modèles RAV4, Camry et Yaris.

Des coûts exceptionnels, notamment des dépenses relatives au lancement de la nouvelle usine du groupe au Texas, ont en revanche plombé (-22,5%) le bénéfice d'exploitation de la filiale américaine du constructeur nippon.

«Notre capacité à générer des profits en Amérique du Nord reste intacte. La chute du bénéfice est largement due aux frais de lancement de nouveaux modèles, frais qui sont temporaires par nature», a expliqué M. Suzuki.

«Une fois que ces nouveaux modèles seront sur le marché, la rentabilité s'accroîtra de nouveau», a-t-il promis.

En janvier, Toyota est d'ailleurs devenu numéro deux aux États-Unis en terme de volumes écoulés, dépassant Ford.

Les ventes de Toyota au troisième trimestre ont également fortement augmenté en Europe (+24,4%) grâce au succès persistant du modèle Yaris, mais le marché au Japon est resté déprimé (-5,6%).

Le groupe a confirmé qu'il prévoyait pour l'ensemble de 2006-2007 un bénéfice net de 1550 milliards de yens, ce qui constituerait un cinquième record annuel d'affilée et une hausse de 13,0% sur un an.

Son chiffre d'affaires annuel devrait atteindre 23 200 milliards de yens (+10,3% sur un an) et son bénéfice d'exploitation 2200 milliards (+17,1%).

Ce serait la première fois de l'histoire qu'une entreprise japonaise, tous secteurs confondus, parviendrait à réaliser un bénéfice d'exploitation supérieur à 2000 milliards de yens.

Toyota avait annoncé fin décembre qu'il comptait produire 9,42 millions de véhicules en 2007, ce qui lui permettra probablement de décrocher la couronne de premier constructeur mondial, au détriment de l'américain General Motors.

Le géant nippon se garde toutefois de toute fanfaronnade, craignant d'attiser des rancoeurs protectionnistes aux États-Unis, où les constructeurs locaux sont à la peine face à leurs concurrents asiatiques.

Interrogé sur la perspective d'atteindre le sommet mondial cette année, M. Suzuki a répondu: «Nous ne poursuivons pas spécifiquement cet objectif. Nous essayons de produire les voitures que réclame le marché».