L'Arménie se retrouve bien malgré elle à la pointe des voitures roulant au gaz naturel compressé, un carburant alternatif vanté comme plus écologique en Occident, mais qui s'est répandu dans cette ex-république soviétique en raison de son faible coût.

L'Arménie se retrouve bien malgré elle à la pointe des voitures roulant au gaz naturel compressé, un carburant alternatif vanté comme plus écologique en Occident, mais qui s'est répandu dans cette ex-république soviétique en raison de son faible coût.

«Si nous utilisions de l'essence, beaucoup de gens ici ne pourraient tout simplement pas se permettre de prendre le taxi», explique le chef de la société de taxis Ultra à Erevan, Aram Hachian, qui a converti toutes ses voitures au système.

Les véhicules sont adaptés en reliant le moteur à une bonbonne de gaz placée dans le coffre par un garagiste, une opération qui coûte entre 700 et 1000 $.

«Même avec un coût d'installation aussi élevé, cela revient moins cher d'utiliser du gaz que de l'essence. Un bidon de 20 litres d'essence coûte 17$ alors que le volume équivalent de gaz s'élève à 4$», ajoute M. Hachian.

Ses taxis vont faire «le plein de gaz» dans l'une des 140 stations-service équipées de distributeurs de gaz compressé que compte le pays.

Rouler au gaz revient jusqu'à quatre fois moins cher que l'essence et deux fois moins cher que le diesel, «donc les gens se convertissent au gaz», confirme Pavel Siradegian, du ministère des Transports.

L'Arménie, petit pays du Caucase du sud où le salaire mensuel moyen tourne autour de 100$, se retrouve ainsi champion des carburants propres, après avoir adopté ce carburant alternatif dans les années 90, au lendemain de la chute de l'URSS.

Alors que l'Union européenne table sur 10% de ses véhicules fonctionnant avec des carburants alternatifs tel le gaz compressé à l'horizon 2020, en Arménie jusqu'à 30% des voitures roulent aujourd'hui au gaz, selon les autorités, soit 45 000 voitures privées et 90% des transports publics.

«L'Arménie, qui n'a pas de ressources énergétiques, essaie d'utiliser le carburant alternatif le plus abordable», reconnaît M. Siradegian.

Dans le monde, cinq millions de véhicules fonctionnent au gaz naturel compressé ou au gaz naturel liquéfié (GNL), selon le ministère américain de l'Énergie, qui insiste sur le fait que ce carburant alternatif est bien moins polluant.

En Arménie, l'usage s'est répandu en raison de la crise économique qui a suivi la chute de l'Union soviétique mais aussi de la fin des importations de pétrole de l'Azerbaïdjan voisin, ex-république soviétique riche en pétrole.