Les solitaires du volant abondent. Dans pas moins de quatre voitures sur cinq, le conducteur voyage seul.

Les solitaires du volant abondent. Dans pas moins de quatre voitures sur cinq, le conducteur voyage seul.

Pour réduire le trafic et sa pollution, la solution semble donc simple : inciter au covoiturage. Mais la réalité est plus complexe.

Pour l'instant, seules les autoroutes 15 Nord et 25 Nord et Sud offrent des voies réservées aux «covoitureurs». Mais avant d'en ajouter d'autres, le ministère des Transports du Québec préfère lancer une étude, explique Jean-Michel Boisvert, conseiller au Ministère.

«Il faut être prudent. Le véritable objectif est de réduire la congestion routière et les émissions polluantes. Pour ça, on favorise d'abord le transport en commun. Le covoiturage reste complémentaire. Parfois, il aide. Parfois, il nuit.»

Car ajouter une nouvelle voie de covoiturage peut augmenter le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus, prévient-il.

«Par exemple, un usager du train pourrait reprendre sa voiture pour profiter de la voie rapide. Et en plus, il fera un détour pour chercher ses passagers. Ou un parent pourrait demander à ses enfants de laisser l'autobus pour embarquer avec lui et lui permettre d'emprunter la voie réservée. Mais pour les reconduire à l'école, il prolonge son trajet.»

Lancée avec l'Agence métropolitaine de transport (AMT) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l'étude du ministère des Transports vérifiera les besoins et possibilités de voies réservées dans le Grand Montréal, en s'inspirant d'autres villes d'Europe et d'Amérique du Nord.

Des exemples de mesures efficaces existent déjà ici, rappelle Jean-Marie Boisvert. «Le stationnement incitatif du métro Radisson constitue un bel exemple.»