À ses débuts, elle a étonné la critique et fait ouvrir bien des portefeuilles. C'était il y a sept ans. Aujourd'hui, la TL, troisième du nom, est entrée dans le rang. Au moment de sa dernière refonte, nous nous sommes demandé si l'entêtement d'Acura à ne pas souscrire aux tendances du marché (retour de la propulsion, émergence du rouage intégral) allait s'avérer le bon choix?

À ses débuts, elle a étonné la critique et fait ouvrir bien des portefeuilles. C'était il y a sept ans. Aujourd'hui, la TL, troisième du nom, est entrée dans le rang. Au moment de sa dernière refonte, nous nous sommes demandé si l'entêtement d'Acura à ne pas souscrire aux tendances du marché (retour de la propulsion, émergence du rouage intégral) allait s'avérer le bon choix?

La réponse est non.

S'il fut une époque où le principe du «tout à l'avant» défendu par la TL représentait un gage de sécurité et d'efficacité pour les automobilistes qui devaient affronter la saison blanche, il en va autrement aujourd'hui.

Au cours des dernières années, les aides à la conduite se sont sophistiquées au point de rendre la conduite d'une propulsion presque aussi sûre qu'une traction dans la neige, avec quatre bons pneus d'hiver s'entend. Pour rassurer, de plus en plus de ces «propulsions» proposent aujourd'hui de multiplier par deux le nombre de roues motrices. La direction d'Acura en est fort consciente : la future TL aura vraisemblablement droit à un rouage intégral. D'ici là, il faut faire avec l'actuelle plateforme de la TL, qui exclut toute transformation en ce sens.

Dans ce contexte, pourquoi diable faire renaître l'atypique Type-S? Pour regagner l'attention du public? Pour retrouver les feux des projecteurs? Sans doute un peu des deux et aussi pour faire plaisir à un millier de consommateurs (l'objectif est d'en écouler 1300 au Canada), pensent les têtes pensantes d'Acura.

La panoplie revêtue par cette TL un peu spéciale ne laisse planer aucun doute quant à sa destination.

Le tuning maison opéré par Acura à l'extérieur se révèle tout aussi suggestif que les sièges enveloppants, le volant à trois branches et le retro-éclairage rouge des principaux instruments qui décorent l'intérieur. Une véritable incitation à vivre le grand frisson sur quatre roues.

La lecture de la fiche technique révèle la présence de 286 pur-sang sous le capot. Honda (n'oubliez pas qu'Acura est sa filiale) fait honneur à sa réputation de grand motoriste. Une mécanique au caractère bien trempé planté au coeur d'un châssis suspendu plus fermement au-dessus la route. Pour se détacher des autres TL, la cylindrée de la Type-S passe de 3,2 à 3,5 litres et adopte un échappement moins restrictif.

Une ambiance survoltée

Au volant, on ne chôme pas, l'ambiance est survoltée. Les 286 chevaux affolent non seulement les badauds, mais également les roues avant motrices. L'antipatinage fait ce qu'il peut pour combattre les remontées de couple, mais mieux vaut garder les poings solidement fermés sur la jante du volant pour remporter ce bras de fer. Surtout si la chaussée est détrempée.

Cela ne posera pas véritablement problème si vous optez pour la boîte semi-automatique à cinq rapports dont le sélecteur a été dupliqué aux branches du volant. Plus rapide grâce à une gestion électronique améliorée, cette transmission n'a rien perdu de son efficacité et de sa douceur. Elle a toutes les raisons d'être la préférée des acheteurs.

Les «purs», les «vrais», n'en ont rien à cirer. Ils préféreront la boîte manuelle, dont le levier se laisse guider avec une singulière aisance. Et, malgré la force du couple-moteur, pas besoin de lester votre pied gauche pour enfoncer la pédale d'embrayage.

Aussi véloce mais plus souple que le 3,5 litres d'Infiniti, le six-cylindres Acura ne ménage toutefois pas l'essence (super) que pulvérisent ses injecteurs. Pis encore, la petitesse du réservoir restreint l'autonomie du véhicule, à un rythme de conduite soutenu.

Les réglages optimisés apportés à cette plateforme en font une fantastique machine à rouler.

La Type-S offre un toucher de route plus sportif en raison d'une direction plus ferme, plus linéaire. Elle s'inscrit vite et bien dans les virages et le système de freinage, musclé pour l'occasion, freine sans mal vos élans. En revanche, les imperfections du bitume se font également plus durement sentir.

Réservée à une clientèle de passionnés, la TL Type-S s'avère aussi performante et racée qu'un coupé tout en offrant l'habitabilité et le coffre d'une berline. Une proposition fort séduisante, malheureusement gâchée par des roues motrices placées au mauvais endroit.

Les frais de ce reportage ont été payés par Honda Canada.

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Ce qu'il faut savoir

» Pour vous glisser aux commandes de la TL Type-S, Acura exige un déboursé de 46 300 $ (47 600 $ avec la boîte automatique).

» L'arrivée de la TL Type-S coïncide avec la mise à niveau de la gamme TL. Cette dernière fait l'objet de quelques retouches esthétiques (calandre, phares, feux).

» Outre la TL, la CSX a droit à une livrée Type-S. Une première. Celle-ci s'affiche à 33 400 $. Elle chassera la même clientèle qu'Audi (A3), Volkswagen (Jetta GLi) et Volvo (S40).