Le PDG du constructeur automobile américain General Motors, Rick Wagoner, s'est plaint mardi au président américain George W. Bush de la sous-évaluation du yen qui, selon lui, handicape son groupe face à la concurrence japonaise.

Le PDG du constructeur automobile américain General Motors, Rick Wagoner, s'est plaint mardi au président américain George W. Bush de la sous-évaluation du yen qui, selon lui, handicape son groupe face à la concurrence japonaise.

M. Bush doit rencontrer le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe le 18 novembre avant de participer à partir du 19 au sommet du Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC) à Hanoï.

M. Wagoner a rencontré le président américain à la Maison Blanche en compagnie des PDG des deux autres constructeurs automobiles américains Alan Mulally (Ford) Tom LaSorda (Chrysler).

Il a indiqué que la politique des changes avait été évoquée et «en particulier notre profonde conviction que le yen japonais est systématiquement sous-évalué ce qui aide (le Japon) à maintenir un excédent commercial dans notre secteur».

«Je ne peux pas vraiment dire qu'il semblait que le président était à 100% d'accord avec cela mais nous avons eu un bon dialogue et nous avons l'intention de le continuer», a-t-il ajouté.

M. Wagoner se plaint régulièrement de la sous-évaluation du yen et de ces conséquences sur l'augmentation des exportations de véhicules fabriqués au Japon sur le marché américain.

«Cela apporte des bénéfices énormes sur les quelque 2,3 millions de voitures qui sont exportés du Japon vers les États-Unis et qui bénéficient d'un avantage significatif en terme de coûts qui peut être réinvesti dans des technologies nouvelles et cela nous met de toute évidence dans une position concurrentielle défavorable», a ajouté M. Wagoner mardi.

Les constructeurs japonais fabriquent toutefois aux États-Unis près de 70% des véhicules qu'ils y vendent, selon des chiffres de l'Aassociation des constructeurs automobiles japonais (JAMA).

Il a toutefois indiqué que M. Bush ne s'était pas engagé à soulever cette question lors du sommet de l'APEC et de sa rencontre avec le Premier ministre japonais.

«Il n'a fait aucune promesse sinon que de s'assurer que le niveau est égal sur le plan de la concurrence entre les exportations vers ces pays et les importations ici», a-t-il dit.

M. Bush a pour sa part indiqué que «l'un des dossiers que je vais aborder avec mes partenaires de l'APEC est le libre-échange et le commerce équilibré. Mon message à nos partenaires commerciaux est qu'ils doivent nous traiter comme nous les traitons. Nos marchés sont ouverts à vos produits et nous nous attendons à ce que vos marchés soient ouverts aux nôtres, y compris nos automobiles».

Dans un communiqué commun publié à l'issue de la rencontre, les trois constructeurs ont affirmé que le faible cours du yen «apporte aux constructeurs japonais un gain allant de 3000 à 9000 dollars par voiture revenant à une subvention sur la construction».

«Nous avons dit au Président que nous sommes prêts à prendre des décisions difficiles pour transformer notre secteur afin de pouvoir être concurrentiels mais que nous ne sommes pas en position de contrer les effets d'un yen excessivement faible et nous lui avons demandé de prendre des mesures pour remédier à cette situation».

Outre le yen, les trois PDG ont également abordé avec M. Bush les mesures de restructuration qu'ils sont en train d'appliquer pour redresser leur situation financière, les questions d'assurance santé et des charges qu'ils doivent assumer à cet effet et l'impact sur leur industrie des taxes américaines sur les importations d'acier, lesquelles renchérissent leurs coûts de production.