Selon Dennis Desrosiers, grand gourou de l’automobile au Canada, le prix des véhicules est 17% plus élevé au Canada qu’aux États-Unis!

On est loin de la panacée automobile. Elle doit pourtant exister. Je me souviens, il y a quelques années, d’un prototype dont j’ai oublié le nom qui était doté d’un double plancher dans lequel les bagages trouvaient leur place. N’y aurait-il pas là, pour les constructeurs, une idée à ressusciter?

Sur la route

Selon Dennis Desrosiers, grand gourou de l’automobile au Canada, le prix des véhicules est 17% plus élevé au Canada qu’aux États-Unis!

Toute une différence, vous en conviendrez. Mais attention, ce chiffre peut en cacher plusieurs autres. En effet, cette étude a été effectuée à partir du prix de détail suggéré et non sur le montant réel de la transaction, ce qui de l’aveu même de l’auteur pourrait donner des résultats différents. Le communiqué ne fait pas plus mention des taxes douanières prélevées par le gouvernement canadien, qui sont généralement deux fois plus élevées que celles imposées par le gouvernement américain. Pas un mot non plus sur les différences d’équipements.

La bonne nouvelle, pour nous Québécois, est qu’il n’y a pratiquement aucune disparité entre les prix canadiens et américains pour les segments des compactes et des sous-compactes. Alors que la Chevrolet Corvette ou la Lexus SC430 soient plus chères chez nous que chez nos voisins du Sud, on s’en fout un peu, non?

Mais comment font-ils, les chefs de famille nombreuse, pour partir en vacances avec enfants et bagages? Je reviens d’un court séjour en Estrie, où j’ai emmené quatre adolescentes et leur mère. Six personnes plus leurs valises, leurs sacs de sport et un petit chien, ça prend de la place. Il ne m’aura pas fallu moins qu’une Hyundai Entourage bourrée jusqu’au toit pour transporter tout ce beau monde. Et j’en ai croisé, des voitures dont les propriétaires n’avaient pu tout ranger à l’intérieur. Coffres de toit fixés sur la galerie, remorques pour transporter les chaises pliantes, les vélos: de véritables chariots de la conquête de l’Ouest bardés de marmites et de casseroles. À croire que les coffres des voitures modernes sont devenus trop petits.

Car l’automobile se heurte aujourd’hui à une quadrature du cercle. Il lui faut satisfaire tous les besoins à la fois: offrir le plus vaste volume de chargement et transporter le plus de passagers possible. Pour les marchandises, pas de problème. Il y a les familiales (comme la Passat présentée en page 8) et leurs immenses coffres, même si certaines se sont sophistiquées au point de perdre, avec leur nom (on dit maintenant Touring, Avant, Combi, SportWagon…), leurs capacités de chargement. Il y a aussi les Element, HHR et autres PT Cruiser, qui ont troqué leur fonction originelle d’utilitaire contre celle de véhicule familial. Multiplier le nombre de passagers a été moins facile. Les fourgons américains et le Minibus Volkswagen mis à part, aucune solution satisfaisante n’avait vu le jour avant l’apparition des fourgonnettes intermédiaires. Toyota Van puis les Autobeaucoup de Chrysler ont comblé cette lacune. Mais ils sont lourds et consomment beaucoup. Ils ont cédé leur place dans le cœur du public aux utilitaires (ou multi-segments, c’est selon votre perception). Aussi modulables soient-ils avec leurs trois rangées de sièges, les Nissan Pathfinder, Toyota RAV4 et Suzuki XL7 ne peuvent toutefois héberger que cinq personnes. Ni plus ni moins qu’une berline classique, comme une Chevrolet Impala par exemple.

D’où la naissance en Amérique d’une nouvelle race de voitures à tout faire: les fourgonnettes compactes. La Mazda 5 a ouvert le bal l’an dernier. Ce qui lui a permis de concurrencer la MPV dans les salles d’exposition du constructeur japonais. Kia a annoncé son intention d’en offrir une à son tour d’ici quelques mois. Et si l’on prête foi aux rumeurs, Saturn, Volkswagen, Ford et Toyota s’apprêtent, eux aussi, à donner le feu vert à la commercialisation de ce type de véhicules chez nous. Si tel est le cas, l’offre n’en sera que plus alléchante et séduira les parents qui rêvent de conduire leurs enfants et leurs copains à l’école ou au terrain de soccer. Pour de petits parcours, ceux-ci s’accommoderont de l’inconfort notoire de ses sièges supplémentaires et de leur inaccessibilité. Mais pour les longs parcours, le problème demeure entier: impossible de transporter six ou sept personnes et leurs bagages. Ces derniers doivent rester sur le trottoir ou être envoyés, d’avance, par l’autobus, le train ou l’avion!