Ce qui irrite dans le FJ Cruiser, c’est l’équipement de série du modèle d’entrée de gamme. En effet, l’absence de rétroviseurs à commandes électriques et d’un lave-glace de lunette arrière sont incompatibles avec la conduite hors route; surtout en forêt, où l’on doit fréquemment reculer pour contourner les arbres. De plus, les plaques de protection de la mécanique (carter d’huile, boîte de transfert, et réservoir de carburant) sont optionnelles. Il en va autrement sur le H3 où elles sont offertes de série. Quant au Xterra, sa version «Tout-Terrain» dispose de plaques de protection de série (ce qui n’est pas le cas dans les versions S et SE). Somme toute, quelques améliorations pourraient permettre au Xterra de rattraper et même de dépasser les prouesses du FJ. Quant au H3, il a encore des croûtes à manger!

Si l’on faisait abstraction du comportement routier des trois véhicules testés et si l’on jugeait uniquement leurs aptitudes à escalader les terrains accidentés, le pointage de notre classement serait légèrement différent de celui de notre collègue. Le FJ Cruiser terminerait bon premier et le Xterra le suivrait de très près. Quant au H3, il devrait encore se contenter de la troisième position.

Doté d’un physique à faire fuir un ours noir, le H3 doit sa dernière place au manque de couple de son moteur. Mieux servis par la boîte manuelle que la boîte automatique - une option à éviter pour la conduite hors route -, les 220 chevaux du H3 étouffent dès que le sol manque d’adhérence. Sans doute que le groupe d’options «Aventure», qui comprend un différentiel arrière à blocage électronique et une boîte de transfert à rapport plus bas (4,03 à 1 au lieu de 2,64 à 1) devrait permettre au moteur d’être moins anémique. Parmi les autres irritants du H3: son pédalier étroit et mal adapté aux grosses semelles. De même, la moquette de la cabine et du coffre risque de se salir plus facilement. À ce chapitre, le FJ est le plus facile à nettoyer grâce à son plancher de résine qui va de l’avant à l’arrière. Quant au Xterra, seul le coffre peut se laver à grand jet d’eau.

Dans les faits, le FJ Cruiser est le dur de dur de notre match. Un rôle que le H3 aurait dû remplir. Pour s’imposer face à la forte personnalité du FJ, le Xterra aurait avantage à faire revoir sa partie avant. Trop timide à notre goût, elle se confond avec celle du Pathfinder. Plus dégourdi que le Xterra, le rouage d’entraînement du FJ a fait preuve d’une meilleure motricité en sol meuble. Par ailleurs, les sièges avant du Xterra sont moins enveloppants et les secousses sont éreintantes. Dans l’habitacle, on remarque que les concepteurs du Toyota ont porté une attention toute particulière à l’ergonomie en attribuant des dimensions hors normes aux commandes de la ventilation et des poignées de porte et de soutien. Ainsi, le conducteur et les passagers peuvent manipuler la plupart des boutons sans être obligés de retirer leurs gants de travail!