Pas besoin de la «tête à Papineau» pour comprendre que son renouvellement représente un exercice délicat pour la marque américaine. Il l'est d'autant plus cette fois que la Grand AM change de nom pour adopter un code alphanumérique: G6.

Pas besoin de la «tête à Papineau» pour comprendre que son renouvellement représente un exercice délicat pour la marque américaine. Il l'est d'autant plus cette fois que la Grand AM change de nom pour adopter un code alphanumérique: G6.

Outre l'appellation différente, la G6 entend se démarquer de sa devancière par une robe plus sobre, plus moderne, plus fluide. Fini les excroissances «à gogo», les panneaux rainurés: la G6 ne cherche plus à ressembler à une Firebird quatre-portes et à nous faire croire qu'il s'agit d'éléments essentiels à «la passion de conduire». Le même souci de sobriété a guidé les designers dans la conception de l'habitacle.

La G6 adopte, comme la Malibu Maxx et la Malibu, la plateforme Epsilon. Cette dernière a été élaborée, rappelons-le, de concert avec les deux filiales européennes du groupe, c'est-à-dire Opel et Saab. Bien sûr, pour se démarquer des autres, les concepteurs de la G6 ont veillé notamment à modifier les trains roulants, à modifier les voies avant et arrière (une vieille habitude chez Pontiac) et à «épicer» certaines composantes. La version musclée, la GTP, animée d'un moteur V6 de 3,9 litres avec boîte de vitesses manuelle est apparu au printemps 2005.

Les concessionnaires ont deux versions à offrir: un modèle de base et une version GT, toutes deux dotées du moteur V6 de 3,5 litres (200 chevaux) accouplé à une boîte de vitesses automatique à quatre rapports. Des versions plus économiques à moteur quatre-cylindres sont aussi arrivés mois de juin 2005.

Revenons à deux des versions qui figurentau catalogue. Le modèle de base débarque tout d'abord avec l'essentiel: régulateur de vitesse, commande de télé-déverrouillage, glaces et rétroviseurs à commande électrique. On trouve des disques à l'avant comme à l'arrière, mais pas de dispositif antiblocage – une option, tout comme l'antipatinage. La version GT y a toutefois droit sans frais supplémentaires, et propose en prime un pédalier électrique, un démarreur à distance et un groupe sport, pour ne nommer que ces trois éléments.

Au sujet de ce groupe sport, précisons qu'il consiste en une monte pneumatique plus performante, un rapport de pont modifié et une suspension ayant un parti pris plus prononcé encore pour la tenue de route. La boîte automatique est doublée du dispositif «Shift Tap» apparu sur la Grand Prix et qui permet le passage manuel des rapports. À noter que la puissance du V6 de 3,5 litres est identique pour les deux modèles.

D'ailleurs, le comportement des deux versions est assez similaire. On a beau les conduire l'une à la suite de l'autre, les différences sont plutôt subtiles. À vrai dire, on optera pour la version GT avant tout pour l'équipement plus riche et pour les portes qu'elle ouvre au rayon des accessoires plutôt que pour les performances. En fait, tout indique que les concepteurs de la G6 mettront le meilleur de leurs connaissances au service de la GTP qui, elle, bénéficiera d'une direction à assistance hydraulique à la place de l'électrique, qui a la fâcheuse tendance de gommer le toucher de route et conséquemment d'inscrire l'auto dans les virages avec précision.

Le tandem moteur-boîte n'attire quant à lui aucune critique particulière. Sans être particulièrement puissant (la concurrence fait beaucoup mieux dans ce domaine), ce moteur culbuté a néanmoins du couple à revendre pour assurer de solides reprises. Les mouvements de caisse sont pour leur part bien maîtrisés, mais la G6 ne se gêne pas pour afficher sa propension à élargir sa trajectoire en sortie de courbes.

L'habitacle, on l'a dit, est aussi davantage «rococo» que par le passé. La nuit, l'instrumentation et les principales commandes s'enflamment pour créer de l'ambiance. Le conducteur n'aura aucun mal à se tailler une position de conduite agréable, mais le baquet manque cruellement de support sur la version de base. À l'arrière, le dégagement est dans la norme, avec suffisamment d'espace pour accueillir deux personnes.

On s'étonne de l'écrire, mais la G6 n'a pas une personnalité aussi flamboyante que la Grand AM, donc elle paraît a priori moins attrayante. C'est du moins la première impression. En prenant du recul, on constate qu'il s'agit d'une berline talentueuse, mais à laquelle il manque encore ce «petit quelque chose» qui lui permettrait de se battre à la régulière (et non à l'aide de rabais et de remises) avec les ténors de la catégorie. B pour l'effort.