CE QU'IL FAUT RETENIR

CE QU'IL FAUT RETENIR

Prix de détail suggéré : 94 200 $

Coût moyen des frais de transport et de préparation : 700 $ (transport seulement)

Garantie de base : 48 mois / 80 000 k m

Consommation moyenne obtenue au cours de l'essai : 15,1 l/100 km

Concurrentes : Cadillac CTS-V, Jaguar S-type R

Pour en savoir plus : www.audicanada.ca

Moteur : V8 DACT 4,2 litres

Puissance : 420 ch. à 7800 tr/mn

Couple : 317 lb-pi à 6000 tr/mn

Poids : 1795 kg

Rapport poids/puissance : 4,27 kg/ch.

Mode : intégral

Transmission : manuelle 6 rapports

Direction / Diamètre de braquage : crémaillère / 11.2 mètres

Freins (av/arr) : disque / disque

Pneus (av-arr) : 255/35ZR19

Capacité du réservoir de carburant/ Carburant recommandé : 62,8 l/ super

Du souffle

Sous le capot, bien à l'abri des convoitises, se cache un moteur au coeur gros comme ça un V8 de 4,2 litres entièrement en aluminium qui produit 420 chevaux à 7 200 tr/mn, mais un modeste 317 lb-pi à 6 000 tr/mn. Sans vraiment rugir comme le V10 Lambo des S6 et S8, ce moteur, bien qu'il se prête à une utilisation soi-disant familiale, semble ne jamais s'essouffler. Il est vrai que le passage de chacun des six rapports apporte, si vous le désirez, le coup de fouet attendu. Alors la RS4 s'emballe et réussit le 0-100 km/h en 5,2 secondes. Ouf ! Il faut se tourner du côté des Corvette Z06, 911 et autres bolides du genre pour réaliser un temps aussi époustouflant. Et les reprises sont aussi convaincantes, je vous prie de me croire. Quelle aisance !

Embonpoint

Hélas, les constructeurs les plus habiles cèdent au politiquement correct en muselant leurs voitures surpuissantes de plusieurs systèmes antipatinage, antidérapage, etc. Avec, en corollaire, un surpoids (la RS4 dépasse 1,6 tonne) qui n'arrange pas les choses. C'est un peu comme si ces pur-sang étaient régulièrement retenus et pénalisés.

«On fait plus, mais on peut moins.» Telle semble être la devise de ces voitures toujours exceptionnelles mais, hélas, de moins en moins sensationnelles. C'est cela en gros, le frisson sans l'émotion.

ON AIME

La fantastique poussée du moteur

Le soin apporté aux détails (allez voir sous le capot)

L'idée de l'amener dans la neige

ON AIME MOINS

L'idée de jouer son permis à tout moment

Le prix difficile à justifier

La faible autonomie (et consommation)

À quelques mois de la présentation d'une nouvelle A4, l'apparition de cette RS4 doit être interprétée comme une habile diversion, dont l'objectif est d'entretenir la flamme et de gommer les rides qui commencent à poindre sur une base qui compte déjà plusieurs années au compteur. La comparaison s'arrête peut-être là, car cette berline gonflée aux hormones technologiques n'a plus grand-chose en commun avec les A4 qui pullulent sur nos routes.

Physiquement, la RS4 se démarque par ses lignes extraverties. Toute la panoplie du tuning y passe assiette surbaissée, suspensions adaptées et durcies, roues de 19 pouces et freins surdimensionnés. Ajoutez à cela des bas de caisse et des pare-chocs redessinés comportant des ouïes de refroidissement façon course.

Il est impossible de ne pas se faire remarquer au volant de cet engin, surtout quand il est d'un magnifique jaune Imola, comme notre voiture d'essai.

Les accessoires sont nombreux, mais pas du tout frivoles (bien que le radar de stationnement arrière...) Quoi qu'il en soit, cette auto commande un prix de limousine 94 200 $.

L'univers Audi, avec sa finition exemplaire et sa présentation sans tape-à-l'oeil, ravira toujours les gens de goût. C'est sombre, dites-vous ? Oui, mais la nuit venue, le tableau de bord à l'éclairage carmin vous éblouira, c'est promis. La sportivité transparaît dans les graduations ambitieuses des cadrans (vitesse de pointe de 310 km/h, limitée électroniquement à 250 km/h) et dans les sièges sport conçus en collaboration avec la célèbre maison Recaro.

Dérivée de l'A4 dont elle reprend les principales caractéristiques, la RS4 souffre d'une habitabilité moyenne, mais elle reste bien supérieure à celle des sportives avec lesquelles elle peut prétendre rivaliser. En plus, elle a un coffre qui vous permettra de voyager sans devoir laisser l'essentiel de vos bagages sur le trottoir.

Pas si sage

Difficile de croire qu'une voiture de tourisme d'apparence (presque) sage puisse offrir une puissance digne d'une Ferrari. D'où un sentiment étrange, dès la prise de contact, mêlant fascination et une certaine crainte respectueuse. Mais, très vite, la confiance s'installe. Attention tout de même dès que l'on maîtrise le levier de vitesse au débattement court mais qui manque légèrement de précision, et que l'on a pu passer la sixième en enfonçant au maximum l'accélérateur électronique, on s'aperçoit que le paysage défile très rapidement. Au point que les obstacles que vous venez de passer ne sont plus qu'un point lointain dans le rétroviseur.

Combien reste-t-il de points à votre permis de conduire ? La question mérite d'être posée puisque cette RS4 est, avouons-le, très banale si vous respectez religieusement les limites de vitesse. En revanche, elle ne vous en tiendra pas rigueur. Son embrayage est suffisamment souple pour affronter les embouteillages, et cette Audi peut aisément se glisser dans la circulation sans surchauffer ou hoqueter.

La transmission intégrale, qui répartit au mieux la puissance entre les quatre roues selon leur adhérence respective, est réconfortante. La RS4 n'oblige pas son conducteur à ralentir dans les courbes. Et elle permet de réaccélérer alors qu'on n'en est pas encore totalement sorti. Bref, cette voiture se joue des traîtrises de la route avec une aisance assez déconcertante qui doit plus à l'exploitation technologique de sa transmission qu'aux garde-fous électroniques de contrôle de trajectoire dont elle se passe aisément.

Merveilleuse Quattro !

Il y a bien sûr un différentiel Torsen et un ABS qui module la force de freinage. Mais rien de plus. En revanche, pour les sensations de pilotage, il faudra aller voir ailleurs à moins de vraiment conduire très vite. Cet exercice, réservé aux experts et aux routes désertes, restera circonscrit à quelques bons moments volés ici et là. Pour le reste, c'est la RS4 qui se charge de tout mais qui offrira un soutien de tous les instants à tous les niveaux de pilotage. Et si l'on prend peur, le freinage, confié à des disques pincés par des étriers comptant huit pistons, replacera les choses. On s'étonnera tout juste de la direction assistée à la fermeté un peu étrange au départ, et à une monte pneumatique qui tend à suivre trop fidèlement les dénivellations de la chaussée en plus de filtrer difficilement la mauvaise qualité de la chaussée.