Les prix du pétrole ont perdu près de 4 $US en trois jours et atteignaient hier leur plus bas depuis plus de deux mois, une hausse-surprise des stocks américains rassurant un marché déjà moins inquiet au sujet de la menace d'ouragans et de la crise sur le nucléaire iranien.

Les prix du pétrole ont perdu près de 4 $US en trois jours et atteignaient hier leur plus bas depuis plus de deux mois, une hausse-surprise des stocks américains rassurant un marché déjà moins inquiet au sujet de la menace d'ouragans et de la crise sur le nucléaire iranien.

À New York, le baril de light sweet crude pour livraison en octobre est repassé sous le seuil de 69 $US pour la première fois depuis le 21 juin, tombant à 68,58 $US à un moment donné. Mais grâce à une vague de rachats en fin de séance, il a terminé en hausse de 32 cents US, à 70,03 $US.

Le brut a néanmoins perdu près de 4 $US depuis son sommet de vendredi de 73,75 $US.

Le déclic cette fois a été l'annonce aux États-Unis d'une hausse-surprise des stocks pétroliers la semaine dernière.

«Nous approchons de la fin de la saison des grands déplacements aux États-Unis, et les stocks d'essence et de brut ne sont pas tombés à des niveaux aussi bas que certains le craignaient», a observé Simon Wardell, analyste chez Global Insight.

Les stocks d'essence ont progressé de 400 000 barils, comparativement à une baisse de 600 000 barils attendue, et ce, malgré la forte consommation de carburant entre la fin de mai et le début de septembre aux États-Unis en raison des nombreux déplacements durant les vacances d'été.

Les réserves de brut ont également augmenté plus que prévu, tandis que celles de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage et sont donc capitales pour l'hiver, reviennent à des niveaux confortables.

«La hausse-surprise des stocks de brut et d'essence est de nature à entraîner les cours un peu plus à la baisse, dans un marché encore épargné cette année par les ouragans et où l'approvisionnement en pétrole semble suffisant à l'approche de l'hiver», a réagi Jason Schenker, analyste de Wachovia.

Le marché a également vu une autre inquiétude majeure se dissiper ces derniers jours. Car l'ouragan Ernesto, qui devait initialement frapper de plein fouet les installations pétrolières du golfe de Mexique, a perdu en force en début de semaine et a été dévié plus à l'est de cette région produisant 25 % de l'offre américaine.

La situation sur le vaste champ de Prudhoe Bay, en Alaska, ne semblait pas non plus aussi catastrophique qu'on le craignait en début de mois. Ce champ, le plus important des États-Unis, qui devait fermer complètement en raison de la corrosion de ses oléoducs, continue en effet de fournir la moitié de sa production habituelle, soit 200 000 barils par jour.

Quant à la géopolitique mondiale, le marché voyait là aussi des signes d'accalmie depuis le cessez-le-feu au Liban, même si la crise au sujet du programme nucléaire de l'Iran continuait d'inquiéter.

Ce quatrième producteur mondial de pétrole a jusqu'à aujourd'hui pour suspendre son enrichissement d'uranium, faute de quoi il pourrait se voir imposer des sanctions par l'ONU.