Le salon automobile de Los Angeles va permettre aux fabricants de démontrer leurs capacités en matière de design et de respect de l'environnement, thèmes porteurs en Californie, le tout sur fond de crise des «trois grands» constructeurs américains.

Le salon automobile de Los Angeles va permettre aux fabricants de démontrer leurs capacités en matière de design et de respect de l'environnement, thèmes porteurs en Californie, le tout sur fond de crise des «trois grands» constructeurs américains.

Cette manifestation ouvre ses portes mercredi à la presse et vendredi au public pour dix jours au coeur de cette métropole s'étendant sur 12 500 km2, dont 14 des 16 millions d'habitants conduisent et où chaque foyer possède 3,1 voitures en moyenne, selon le site Internet spécialisé cars.com.

Le «L.A. Auto show» avait traditionnellement lieu en janvier, mais se retrouvait étouffé par le salon de Detroit, le plus important d'Amérique du nord, organisé à quelques jours d'intervalle.

En avançant leur manifestation d'un mois, les organisateurs californiens veulent la faire «devenir le premier grand salon automobile de la saison», de nature à attirer davantage de premières mondiales et l'attention du public.

Sur le millier de véhicules de 47 constructeurs exposés au Palais des congrès de Los Angeles, 21 y feront leurs débuts. Quatorze seront des véhicules de série et sept des vitrines technologiques («concept-cars»).

Une majorité de ces prototypes ont été conçus en Californie du sud, où opèrent les centres de design d'une quinzaine de constructeurs automobiles américains, européens et asiatiques.

Certains constructeurs réservent à Los Angeles la primeur de modèles adaptés au soleil californien et au portefeuille rebondi de certains de ses habitants, comme de toutes nouvelles Aston Martin décapotables et Lamborghini.

Mais la Californie est aussi l'État américain où se vendent le plus de voitures «hybrides» (essence-électricité), et où le thème du respect de l'environnement rencontre le plus d'écho, comme l'a montrée l'ambitieuse législation sur la réduction des gaz à effet de serre signée cet été par le gouverneur Arnold Schwarzenegger.

En suivant différentes pistes, la plupart des constructeurs sont engagés dans la course à la voiture dite «verte», qui permettrait aux automobilistes américains de conserver leur mode de vie, même avec un pétrole durablement cher: le prix de l'essence à la pompe a quasiment triplé aux États-Unis depuis 2001.

L'Allemand BMW va faire rouler en marge du salon une version de sa grande routière série 7 dont le moteur à combustion interne fonctionne à l'hydrogène et ne pollue quasiment pas.

General Motors va introduire une version hybride de son 4x4 géant GMC Yukon, et Ford une déclinaison essence-électricité de son break Escape.

Mais ces modèles américains semblent déjà avoir une guerre de retard face aux Japonais Honda et Toyota, qui en sont à leur deuxième génération d'hybrides. Toyota a même annoncé qu'il travaillait à une berline capable de se recharger sur le secteur et qui pourrait parcourir 3000 km avec un seul plein d'essence.

Ce salon risque de mettre en évidence une fois de plus les difficultés rencontrées par les constructeurs du cru, en grave crise financière mais aussi d'identité.

Sous-évaluation du yen permettant aux fabricants japonais d'écraser les prix, poids des retraites sur leurs comptes, gammes ternes ou ne répondant plus aux attentes des clients en plein choc pétrolier rampant: Ford, General Motors et Chrysler ont le moral en berne.

Ford a perdu 7 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, GM 3 milliards de dollars et Chrysler, qui fait partie du groupe germano-américain DaimlerChrysler, 1,16 milliard de dollars sur le seul troisième trimestre. Ford et GM ont prévu de supprimer 75 000 emplois et fermer plusieurs usines en Amérique du Nord.

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