Les dirigeants des trois constructeurs automobiles américains, General Motors, Ford et Chrysler, ont été reçus mardi par le président américain George W. Bush alors qu'ils traversent une crise profonde et sont distancés par la concurrence asiatique.

Les dirigeants des trois constructeurs automobiles américains, General Motors, Ford et Chrysler, ont été reçus mardi par le président américain George W. Bush alors qu'ils traversent une crise profonde et sont distancés par la concurrence asiatique.

«Les fabricants automobiles jouent un rôle tellement important dans notre économie et ont un rôle vital pour l'emploi», a dit M. Bush à l'issue de la rencontre dans le Bureau ovale.

Rick Wagoner (GM), Alan Mulally (Ford) et Tom LaSorda (Chrysler) demandaient cette réunion depuis quelques mois mais la Maison Blanche l'avait repoussée à plusieurs reprises.

Elle intervient une semaine après la défaite subie aux élections parlementaires par le parti républicain du président Bush face aux démocrates qui sont particulièrement bien implantés dans le bassin automobile du nord des États-Unis.

Le PDG de GM, le premier constructeur automobile américain et mondial, a affirmé dans des déclarations après la rencontre qu'il avait exposé au président le problème posé par la sous-évaluation du yen.

«Cela apporte des bénéfices énormes sur les quelque 2,3 millions de voitures qui sont exportés du Japon vers les États-Unis et qui bénéficient d'un avantage significatif en terme de coûts (...) et cela nous met de toute évidence dans une position concurrentielle défavorable», a-t-il affirmé.

M. Bush doit rencontrer le nouveau premier ministre japonais Shinzo Abe le 18 novembre avant de participer à partir du 19 au sommet du Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC) à Hanoï.

Les constructeurs japonais fabriquent toutefois aux États-Unis près de 70% des véhicules qu'ils y vendent, selon des chiffres de l'Association des constructeurs automobiles japonais (JAMA).

M. Wagoner a concédé que le président américain «n'a fait aucune promesse» sur sa volonté de soulever cette question lors du sommet de l'APEC.

«L'un des dossiers que je vais aborder avec mes partenaires de l'APEC est le libre-échange et le commerce équilibré. Mon message à nos partenaires commerciaux est qu'ils doivent nous traiter comme nous les traitons. Nos marchés sont ouverts à vos produits et nous nous attendons à ce que vos marchés soient ouverts aux nôtres, y compris nos automobiles», a déclaré le président Bush.

«Il n'y a pas grand-chose que la Maison Blanche puisse faire pour les constructeurs automobiles rapidement», souligne Peter Morici, professeur d'économie à l'université du Maryland (est).

Ford a perdu 7 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, GM 3 milliards de dollars et Chrysler, qui fait partie du groupe germano-américain DaimlerChrysler, 1,16 milliard de dollars sur le seul troisième trimestre. Ford et GM entendent supprimer 75 000 emplois et fermer plusieurs usines en Amérique du Nord.

Les constructeurs américains ont toutefois affirmé qu'ils n'étaient pas venus à la Maison Blanche demander de l'argent «et l'administration a dit clairement qu'ils n'en obtiendraient pas», a souligné George Magliano, analyste chez Global Insight.

Ils ont toutefois déploré les coûts sociaux qu'ils assument et qui, selon eux, les pénalisent le plus face à la concurrence.

GM, qui emploie 335 000 personnes, est le premier assureur maladie aux États-Unis où il n'existe pas de système général, la charge de la couverture étant, dans le cas du constructeur automobile, directement partagée entre employeurs et employés.