Lorsque Ford présente sa nouvelle création en 1957, une automobile avec une caisse de camionnette, elle utilise le slogan «Plus qu'une auto! Plus qu'un camion!» De méchantes langues ne tardent pas à ironiser en prétendant exactement le contraire : «Moins qu'une auto! Moins qu'un camion!». Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'une mode passagère, car les «pick-up cars» trouvent suffisamment d'amateurs pour durer trois décennies.

Lorsque Ford présente sa nouvelle création en 1957, une automobile avec une caisse de camionnette, elle utilise le slogan «Plus qu'une auto! Plus qu'un camion!» De méchantes langues ne tardent pas à ironiser en prétendant exactement le contraire : «Moins qu'une auto! Moins qu'un camion!». Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'une mode passagère, car les «pick-up cars» trouvent suffisamment d'amateurs pour durer trois décennies.

C'est donc en 1957, au Salon de l'auto de New York, que Ford dévoile son premier Ranchero. En fait, il s'agit d'une familiale Fairlane Ranch Wagon dont l'habitacle s'arrête derrière la banquette avant pour céder le reste de la place à une caisse ouverte qui se termine par un hayon. Ranchero signifie, en espagnol, «homme qui possède une grande terre». La population hispanique s'accroît, dans le sud des États-Unis; Ford y voit sans doute une occasion d'affaires et décide de baptiser son nouveau modèle d'un nom espagnol. Remarquez que Chevrolet fera exactement la même chose deux années plus tard, en lançant son célèbre El Camino («le Chemin»).

En 1960, pour répondre aux consommateurs qui semblent préférer un véhicule plus axé sur l'agrément de conduite que sur le caractère utilitaire, le Ranchero change de plateforme et adopte le châssis de la petite Falcon. La suite des événements donne raison à Ford, puisque le Ranchero reste associé à la Falcon jusqu'en 1966. L'année suivante, c'est à la Fairlane de prêter au Ranchero ses dessous plus imposants, rapprochant ce modèle hybride des dimensions d'un petit camion. En 1968, la Fairlane change de style, suivie aussitôt par le Ranchero. Cette dernière génération poursuivra son petit bonhomme de chemin jusqu'en 1972, date à laquelle le Ranchero reposera sur la plateforme de la Gran Torino, la nouvelle coqueluche de Ford. Cinq ans plus tard, en 1977, la Torino cède sa place à la LTD II, entraînant le Ranchero dans son sillage. Le Ranchero finit par tirer sa révérence en 1979, après 22 ans de carrière.

Pour Ford, l'aventure Ranchero se traduit par la livraison de 508 694 "autos-camions". C'est 1958 qui a connu le millésime le plus maigre avec 9915 unités, et 1973 le plus faste, avec 45 741 unités, toutes versions confondues.

Un cobra sur le bras droit

Comme bien des adolescents, Richard Glazer, de Longueuil, s'est procuré sa première voiture à 16 ans. C'était une Ford Torino Cobra Jet 1971 flambant neuve, une acquisition assez exceptionnelle pour un si jeune automobiliste. Pour M. Glazer, cette voiture a été tellement «marquante» qu'il porte sur le bras droit un tatouage de cobra! Aujourd'hui, Richard Glazer possède six Torino, toutes des millésimes 1970 et 1971. Dans ce cheptel, se trouve aussi un superbe Ranchero GT 1971 propulsé par un redoutable Cobra Jet 429. Selon M. Glazer, rien que 94 Ranchero 1971 seraient sortis de l'usine avec ce moteur, et il serait aussi le seul au Québec à posséder un tel modèle.

Richard Glazer n'est pas le seul à manifester une telle admiration pour les Torino, car le vieux Texan qui lui a vendu le Ranchero en possède au moins 10. Le Ranchero de M. Glazer est arrivé au Québec en octobre 2003, non restauré et dans un si bel état qu'une telle opération n'est même pas envisagée malgré le fait que son Ranchero a servi au début de sa carrière dans une ferme de la région de Las Vegas. Aujourd'hui, la caisse de chargement est recouverte d'une couche protectrice noire, mais à l'époque, elle était tout simplement peinte de la même couleur que la carrosserie.

Le Ranchero 1971 se décline en quatre livrées : Ranchero, Ranchero 500, Ranchero GT et Ranchero Country Squire, ce dernier étant doté de flancs couverts de panneaux de similibois. Pas moins de six moteurs figurent au catalogue, depuis le petit six cylindres de 250 pouces cubes (4 L) et 145 chevaux jusqu'au démoniaque 429 Cobra Jet Ram Air de 370 chevaux, en passant par le V8 de 351 pouces cubes (5,7 L) et 285 chevaux. «Mon 429 Cobra Jet ne manque pas de puissance», dit fièrement Richard Glazer. On n'en doute pas!

La lignée des Ranchero s'est éteinte en 1979, victime des nouvelles normes antipollution s'appliquant aux camions légers aux États-Unis. Mais la mode de la voiture-camion n'a pas disparu pour autant, puisque le Chevrolet El Camino a poursuivi sa route jusqu'en 1987. Depuis lors, plusieurs tentatives semblables ont ponctué l'histoire de l'automobile, notamment le petit Dodge Rampage, le pick-up Volkswagen Rabbit et, plus récemment, le Subaru Baja. En Australie, Ford commercialise aujourd'hui un superbe Ford Falcon Ute. Plus près de nous, le gros Honda Ridgeline n'a-t-il pas des airs de Ranchero, avec sa caisse de chargement intégrée à la carrosserie de l'habitacle?...

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DANS LE RÉTROVISEUR

DU FORD RANCHERO COBRA JET 1971

Empattement / Longueur (cm) : 297 / 524

Poids : 1563 kg

Moteur : V8, 7,5 L (459 po3), 370 ch. à 5400 tr/min, 450 lb-pi à 3400 tr/min

Transmission : propulsion, automatique 3 rapports

Freins : disques/tambours

Pneus : E78-14 (P235/60R14)

Consommation : env. 21 L /100 km (13,5 mi/gal)

Production (1971) : 24 946

Prix (1970) : 3273 $US

Valeur (2006) : environ 45 000 $US

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LA MÊME ANNÉE (1971)

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