La course automobile était enfin à l'honneur, hier, à l'occasion de l'épreuve Zippo 200 de la série Busch, première compétition d'envergure de cette fin de semaine NASCAR.

La course automobile était enfin à l'honneur, hier, à l'occasion de l'épreuve Zippo 200 de la série Busch, première compétition d'envergure de cette fin de semaine NASCAR.

Pour la première fois depuis le début des festivités, qui se sont amorcées jeudi dans cette Mecque du NASCAR, les foules avaient envahi les gradins éparpillés autour du circuit.

Elles ont eu droit à un spectacle enlevant, avec des accrochages dès les premiers tours, couronné d'un sprint final à couper le souffle entre Kurt Busch et Robbie Gordon. C'est finalement Busch qui a franchi la ligne d'arrivée en premier.

Pendant la course, des milliers d'amateurs ont préféré se consacrer à d'autres activités populaires sur le circuit en cette fin de semaine: boire de la bière, manger et acheter toutes sortes de babioles promotionnelles.

Malgré un soleil de plomb, plusieurs feux étaient allumés sur les terrains de camping, où les gens s'enivraient dans une ambiance festive. C'est le cas de ces Canadiens rencontrés, facilement identifiables avec leurs parasols aux couleurs de la bière Molson Canadian. «On vient au même endroit depuis 10 ans, l'atmosphère est géniale, sauf quelques voisins turbulents», a expliqué l'Ontarien Terry Brown, qui se dit un grand amateur de NASCAR.

Une Labatt Bleue à la main, il aimerait bien voir le circuit américain s'étendre jusqu'à Toronto. «La majorité des gens sont à Toronto, c'est là qu'il faudrait avoir une course», a lancé M. Brown, le visage rougi par un coup de soleil. «De toute façon, les gens ne parlent pas anglais à Montréal», a ajouté son ami Sean Nolan, visiblement éméché.

Un peu plus loin, les «voisins turbulents» identifiés plus tôt par les Ontariens s'amusaient à passer à tabac... un bonhomme de neige en plastique.

Un désordre à saveur de steak haché

Il serait facile de perdre le nord sur le site, parmi cette mer de tentes roulottes sur lesquelles flottent bien haut d'immenses drapeaux américains.

Au sol, les mégots de cigarettes et les canettes de bières traînent un peu partout. Pour éviter que le site ne se transforme en dépotoir, des employés arpentent les lieux pour ramasser les déchets. Des policiers déambulent aussi sur le site avec des chiens.

Au travers tous ces kiosques de fast-food qui pullulent à l'intérieur du circuit, une odeur omniprésente de steak haché envahit vos narines.

Sur les routes asphaltées, des navettes sont offertes pour transporter les gens d'un endroit à l'autre. Plusieurs font le voyage une bière à la main.

Un peu plus loin, une jeune fille saoule insulte des gens qui lui reproche de faire trop de bruit avec sa trompette. Au kiosque de la garde nationale, on met au défi les participants de faire le plus de push-up possible.

En arrière-plan, un groupe de rock amateur y est allé de son interprétation du succès Sweet home Alabama.

À quelques mètres de là, le kiosque rempli d'articles promotionnels du nouveau film Talladega Nights, the Ballad of Ricky Bobby figure parmi les plus achalandés. «Ça marche très fort depuis trois courses et ça devrait durer jusqu'à la fin octobre», a indiqué le responsable Gregg Watts.

Devant lui, les clients s'arrachaient casquettes et t-shirt du succès hollywoodien. Ce dernier raconte l'arrivée d'un pilote de F1 français dans le monde du NASCAR. Informé que des rumeurs circulaient autour de la venue de Jacques Villeneuve dans le circuit américain, Gregg Watts s'est contenté de hausser les épaules. «En NASCAR, tout est possible.»

De retour en bordure de la piste, les gens retenaient leur souffle durant les derniers tours.

Les spectateurs se sont levés d'un bond lorsque les bolides ont débouché du bout de la piste, traînant avec eux leur boucan d'enfer.

Comme c'est souvent le cas en NASCAR, les journalistes et mécaniciens se voisinent côte à côte dans les puits.

Tradition oblige, le gagnant de la course a signé bruyamment sa victoire en faisant crisser les pneus de sa voiture cabossée devant des fans en liesse.

En plus de provoquer un nuage de fumée qui a presque voilé la totalité des estrades, la rotation des roues a aussi laissé deux trous en souvenir sur la piste surchauffée.