Montréal pourrait être une destination de choix pour l'organisation américaine

Montréal pourrait être une destination de choix pour l'organisation américaine

Les démarches pour attirer le NASCAR à Montréal vont bon train mais, dans les quartiers généraux de l'organisation américaine, en Caroline du Nord, on reste prudent.

« Nous continuons d'être très intéressés par le marché canadien, mais rien n'a encore été finalisé », soutient Ramsey Poston, directeur des communications corporatives.

Ce dernier affirme ne pas avoir entendu parler de la venue possible de Jacques Villeneuve en NASCAR, ni de la rumeur voulant que sa série veuille non seulement s'installer à Montréal, mais aussi à Vancouver.

Mais l'idée d'une course à Montréal s'inscrit dans une perspective plus large. Avec l'arrivée d'un pilote colombien (Juan Pablo Montoya), la présence grandissante d'un constructeur japonais (Toyota) et le public canadien dans le collimateur, le NASCAR semble déterminé à sortir de l'Amérique profonde.

« Notre stratégie était d'abord de réorganiser le sport à la grandeur de l'Amérique du Nord, explique M. Poston. Nous avons désormais des courses d'un océan à l'autre qui desservent des villes majeures, de Boston à Los Angeles. Nous avons une épreuve de la série Busch, présentée au Mexique, qui obtient beaucoup de succès. Amener une course à Montréal couronnerait cet objectif de réorganisation... »

L'expansion du NASCAR est avant tout une question d'affaires. De grosses affaires.

« Nous avons 110 des 500 plus grandes compagnies au monde qui investissent en NASCAR, et chacune d'elles possède des ramifications internationales, rappelle Ramsey Poston. Or, les courses de NASCAR sont diffusées dans plus de 30 pays. Ce genre de choses est important aux yeux de nos commanditaires. »

Le NASCAR veut élargir ses horizons, mais aussi son bassin de pilotes. Il n'y a pas de meilleur hameçon que la qualité du spectacle.

« Quand un pilote aussi couronné que Juan Pablo Montoya s'amène chez nous, ça valide tout le travail qu'a fait le NASCAR ces dernières années pour rendre les courses les plus compétitives possibles, explique-t-il. La parité semble attirer des pilotes d'envergure partout dans le monde. »

Plusieurs obligations techniques se sont ajoutées ces dernières années afin d'aplanir les différences entre les voitures. Un nouveau système de pointage a resserré le classement en fin de saison. Et la venue prochaine de la « Voiture de Demain », une sorte de stock car universelle qui sera implantée entre 2007 et 2009, normalisera les exigences en matière de performance et de sécurité.

« Nous voulons que la victoire et la défaite soient entre les mains des conducteurs. Nous voulons une série où n'importe quel pilote peut l'emporter lors de n'importe quel week-end », résume M. Poston, faisant ainsi écho à la doctrine du « any given Sunday » qui anime la NFL.

La comparaison n'est pas innocente. Car en misant sur la parité, en galvanisant les spectateurs sur un événement hebdomadaire et en élargissant leur mise en marché, le NASCAR et la NFL ramassent chacun la part du lion.

Voilà pourquoi un autre son pourrait bientôt rugir dans l'Île Notre-Dame...