Nick Heidfeld sur la troisième marche du podium, Robert Kubica, septième: quelques minutes après l'arrivée de la course, c'était la fête derrière le stand de l'écurie BMW Sauber.

Nick Heidfeld sur la troisième marche du podium, Robert Kubica, septième: quelques minutes après l'arrivée de la course, c'était la fête derrière le stand de l'écurie BMW Sauber.

Accolades viriles, poignées de main, franche rigolade: le podium de Heidfeld avait des parfums de victoire pour l'écurie allemande. Mario Theissen, lui, était aux anges.

Une bière à la main, tout sourire, le patron serrait les journalistes allemands dans ses bras et tapait dans les mains de tous ceux qui passaient à portée. « On a fait nettement mieux que notre objectif, c'est une très bonne course pour nous. Nick n'a pas commis la moindre erreur », se félicitait le Bavarois.

Septième au moment de franchir le drapeau à damier, Robert Kubica, le remplaçant de Jacques Villeneuve, marquait lui aussi deux points pour son tout premier Grand Prix, à l'issue d'une course chaotique. « Robert a connu un début de course difficile, avec deux sorties de route et un aileron cassé, mais il a tout de même réussi à amener la voiture à l'arrivée dans des circonstances très délicates. C'est vraiment très bien », poursuivait Theissen.

De l'extérieur, la performance du Polonais semblait un peu juste pour justifier son remplacement définitif de Jacques Villeneuve pour la fin de saison. Mais il suffisait de voir la mine illuminée de Theissen pour comprendre que la messe était dite en faveur du Polonais. Cette septième place semblait suffire à l'Allemand pour convaincre ses patrons d'embaucher le jeune débutant. « Je ne prendrai ma décision au sujet de Jacques que demain matin. Pour l'instant, je ne veux parler que de la course d'aujourd'hui », répétait Theissen.

Détail piquant qui ne change rien à l'affaire: quatre heures plus tard, Kubica était déclassé, sa voiture pesant 598 kilos. Soit deux de moins que le poids minimal autorisé en F1. En fait, le Polonais, encore inexpérimenté, a simplement oublié de rouler dans le gravier une fois le drapeau à damier franchi. Une manoeuvre qui permet aux cailloux de se coller sur la surface des quatre roues et qui alourdit la voiture d'environ deux kilos au total, précisément ce qui a manqué à la pesée.

Un épilogue qui n'enlève rien à son talent, mais qui reflète son statut de débutant. On ne saura jamais ce que Jacques Villeneuve aurait réussi à sa place.