Les gros véhicules récréatifs énergivores (VR) de type autocaravane n'ont plus la cote. Alors que le coût de l'essence monte en flèche, ces géants motorisés se font damer le pion par les véhicules plus petits et moins gourmands.

Les gros véhicules récréatifs énergivores (VR) de type autocaravane n'ont plus la cote. Alors que le coût de l'essence monte en flèche, ces géants motorisés se font damer le pion par les véhicules plus petits et moins gourmands.

Sophie Marsolais, coordonnatrice du magazine Camping Caravaning, observe une hausse de popularité des VR motorisés de classe B (la fourgonnette de camping du type Safari Condo) au détriment de ceux de classe A (l'autocaravane construite sur la plate-forme d'un véhicule à moteur et qui ressemble souvent à un autobus).

Michelle Dion, propriétaire de M.T. Caravane de Saint-Nicolas, constate une baisse générale des ventes des VR motorisés. «On attribue ça au prix de l'essence, mais je crois plutôt que c'est revenu à la normale après la grosse année que l'on a eue l'an passé», indique-t-elle.

Jean-Marc Thibault, de chez Motorisés Leblanc Saguenay de Saint-Nicolas, et Marco Faucher, propriétaire de Caravane Marco de Sainte-Foy, ont également remarqué une légère baisse, mais ne sont pas prêts à montrer l'essence du doigt. «Les motorisés coûtent déjà cher, les gens qui les achètent s'arrêtent moins au coût de l'essence», estime M. Thibault. De son côté, M. Faucher ne croit pas que l'essence soit l'unique facteur, puisqu'il a connu une année 2005 «exceptionnelle», malgré les prix élevés du carburant.

Le fabricant Safari Condo de Saint-Nicolas connaît quant à lui la meilleure année de son existence. «Chaque mois, on dépasse les ventes de l'année précédente, même si dans le milieu du motorisé on remarque une baisse», lance Johanne Nadeau, directrice des ventes de l'entreprise.

La vie en VR

Paul Laquerre, rédacteur en chef du magazine Camping Caravaning

, vit dans son véhicule récréatif depuis neuf ans. Il y a quelques années, il a lui-même échangé son VR pour un modèle plus petit. Ce nomade sur roues fréquente quotidiennement les adeptes de caravaning. «Le prix de l'essence a davantage une incidence psychologique. Plusieurs commerçants attendaient un ressac, mais ont vendu plusieurs gros motorisés», note-t-il.

De plus, il soutient que ceux qui possèdent un VR ne le délaissent pas à cause de l'essence. Ils modèrent simplement leur consommation de carburant. «Tout le monde va maugréer, moi le premier, contre la hausse du prix de l'essence, comme un yo-yo qui monte et qui ne redescend jamais. Mais pour contrer cette hausse, les gens vont prolonger les séjours aux mêmes endroits, faire moins de route. Une fois arrivés au camping, ils vont utiliser un plus petit véhicule pour circuler», affirme-t-il.

M. Laquerre croit que le camping demeurera une activité touristique peu dispendieuse, puisque le prix de l'essence a une incidence sur tous les autres produits et services. «Le camping caravaning va rester plus économique parce que le prix des autres activités aussi va augmenter», explique-t-il.

En 2004, l'Association de camping et de caravaning avançait que les propriétaires de VR voyageaient toujours malgré la hausse du prix de l'essence déjà perceptible.

Portrait canadien

Selon l'organisation Liberté en VR, 7 % des foyers canadiens possèdent un VR et plus d'un million circulent sur les routes du Canada. Les ventes de VR au Canada représentaient 1,2 milliard $ en 2004.

La Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC) est le plus grand regroupement de campeurs et de caravaniers au pays. Plus de 45 000 familles en font partie. Elle connaît une progression constante d'environ 10 % par an depuis les dernières années. La majeure partie des membres possèdent une caravane à sellette, un véhicule tractable conçu pour être remorqué par une camionnette équipée d'un attelage spécial.