Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, dit-on souvent. Pourtant, dans le cas de Jacques Villeneuve, il n'est pas certain que le dicton populaire se vérifie.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, dit-on souvent. Pourtant, dans le cas de Jacques Villeneuve, il n'est pas certain que le dicton populaire se vérifie.

Hier en tout cas, l'entourage du Québécois est resté inatteignable. Même Yann Lefort, l'attaché de presse personnel du pilote, d'ordinaire toujours disponible, avait débranché son téléphone cellulaire. Et se gardait bien de retourner les messages. Du côté de Craig Pollock, c'était la même absence de réaction. À l'évidence, les proches de Jacques Villeneuve sont bien empruntés pour commenter une situation qu'ils ne maîtrisent pas.

Sur son site officiel le Québécois explique qu'il a été « forcé » de déclarer forfait au Grand Prix de Hongrie, une phrase volontairement à double sens. Mais il ne dit rien au sujet de la suite de la saison.

Hier, à Budapest, le paddock était encore très calme. Aucun pilote n'était encore arrivé au circuit, et seule la nouvelle du remplacement de Mark Webber par Alexander Wurz chez Williams en 2007 (voir autre texte) occupait les conversations. Apparemment, l'Australien aurait pu renouveler son contrat avec l'écurie anglaise, mais il en aurait été empêché par son gérant, Flavio Briatore, qui semble vouloir l'engager chez Renault en remplacement de Fernando Alonso.

Pour le reste, c'était le calme plat sur le circuit de l'Hungaroring. Au sujet de Jacques Villeneuve, il n'y avait pas plus de nouvelles chez BMW Sauber qu'auprès des proches du Québécois. Ce n'est qu'aujourd'hui que Mario Theissen, le patron de l'écurie, rencontrera la presse pour s'expliquer sur sa petite phrase assassine de mardi, à l'effet que le Munichois ne sait pas qui pilotera la BMW pour le restant de la saison.

Et c'est aujourd'hui également que Robert Kubica pourra s'exprimer sur son remplacement au pied levé de Jacques Villeneuve. Jusqu'ici, dans l'entourage du Polonais, on est évidemment ravi de ce qui arrive au jeune pilote de 21 ans. « Je sais que BMW cherche depuis longtemps à remplacer Villeneuve, a confié Marcin Czachorski, l'agent de Kubica, à une agence de presse. Pour nous, la chose la plus importante, c'est que BMW n'aille pas chercher son remplaçant en dehors de l'équipe. »

Pour Kubica, ce Grand Prix de Hongrie constitue une chance à ne pas rater: jusqu'ici, le Polonais n'a tourné en public qu'au cours des essais du vendredi. En signant souvent des coups d'éclat, mais en tournant réservoir vide, en passant six trains de pneus neufs dans la journée et sans limiter son régime moteur- alors que ses coéquipiers Villeneuve et Heidfeld sont limités en pneus et doivent épargner leurs V8.

Mario Theissen n'a qu'un rêve: voir Robert Kubica réussir un week-end parfait à Budapest. Ce qui lui permettrait de justifier le remplacement définitif de Jacques Villeneuve par le Polonais. Le pari n'est pas gagné d'avance, car cette fin de semaine, Robert Kubica sera confronté pour la première fois aux vraies contraintes des pilotes de Grand Prix. Il va devoir gérer ses pneus, les épargner en course, et rouler avec de grosses charges d'essence. Ce qu'il ne sait pas faire, si l'on en croit les ingénieurs de Michelin qui l'ont vu à l'oeuvre cette saison.

Si Kubica ratait complètement son rendez-vous hongrois, la position de Jacques Villeneuve se retrouverait renforcée d'autant. Dommage que l'avenir du champion du monde québécois soit en partie dépendant d'un jeune inconnu polonais...