Parties en 13e et en 15e places sur la grille, les BMW Sauber ne s'attendaient pas à disputer leur meilleure course de l'année. Hier, il a bien fallu admettre que ce fut sans doute la pire.

Parties en 13e et en 15e places sur la grille, les BMW Sauber ne s'attendaient pas à disputer leur meilleure course de l'année. Hier, il a bien fallu admettre que ce fut sans doute la pire.

Jacques Villeneuve avait pourtant pris un assez bon départ. «Oui, le départ, c'était OK, explique-t-il. Bon, je suis sorti un peu large du premier virage et je n'ai pas pu accélérer comme j'aurais dû. Au deuxième virage, il y avait une Red Bull qui m'empêchait de passer à l'intérieur de la trajectoire. Nick (Heidfeld, son coéquipier) se trouvait à l'extérieur, il s'est rabattu d'un coup et il a attrapé mon aileron avant. C'est dommage, parce que ça nous a grillé la course à tous les deux. Nick a reconnu son erreur, ce sont des choses qui arrivent... »

Si l'Allemand continuait dans un premier temps avant d'abandonner au 10e tour, Villeneuve devait arrêter tout de suite à son puits pour faire changer son museau. Il en ressortait bon dernier. Dès lors, les espoirs de marquer des points étaient envolés. « Je n'ai rien pu faire, parce que l'aileron qu'ils m'ont monté était réglé différemment de mon aileron d'origine. Il avait nettement plus d'appui, ce qui déséquilibrait l'arrière de la voiture. Elle était impossible à conduire, j'étais en travers dans tous les virages... Mes ingénieurs l'ont bien vu sur leurs écrans de télémétrie. »

Une situation intenable que le Québécois est parvenu à maîtriser tant bien que mal pendant près de la moitié de la course. Un exploit. Mais une situation qui devait inévitablement le conduire dans le mur.

L'accident s'est produit au 31e tour. « J'étais totalement en vrac dans l'avant-dernier virage du circuit, raconte Villeneuve. J'ai redressé, mais j'étais décalé pour le dernier virage. J'ai dû tirer tout droit, et j'ai tapé les pneus. »

Un choc qui a été nettement plus rude qu'il ne l'avait anticipé. Deux heures après l'accident, il en ressentait encore l'impact, se massant le cou en grimaçant un peu. « J'ai mal dans la nuque. C'est le genre de choc qui vous donne des courbatures. Demain, je pense que je ne pourrai plus tourner la tête ! a-t-il lâché. Le crash a été vraiment très violent. J'ai été surpris, parce que je ne pensais pas que ça cognerait si fort. C'est ennuyeux, je n'aime pas abîmer les voitures... »

D'un point de vue purement comptable, ce n'était pas si grave. Villeneuve était 15e au moment de sa sortie de route et il aurait eu du mal à grignoter des places. Un Grand Prix de plus à oublier.

Analyse

Journée à oublier pour les BMW-Sauber. C'est un accrochage entre les deux pilotes, dans le premier tour de la course, qui a finalement causé les deux abandons, au 10e tour pour Heidfeld (freins endommagés) et au 31e tour pour Villeneuve (accident).