Nul ne peut prédire si cette performance se poursuivra encore longtemps. Mais une chose est certaine: avec une révision de l’ampleur et de la qualité de celle que subit la presque totalité de la gamme américaine en 2007 et avec des prix qui continuent de baisser, on peut conclure qu’il s’agit probablement d’une des meilleures périodes de l’histoire de la compagnie pour acheter une Harley.

Les frais d’hébergement et de transport ont été payés par Harley-Davidson.

Chacun des rapports est plus court, ce qui favorise les accélérations et les reprises. Le dernier rapport a fait l’objet d’une attention particulière puisqu’il devait abaisser le régime-moteur d’environ 400 tours à vitesse d’autoroute. La mécanique est ainsi beaucoup plus calme aux alentours de 100km/h.

Un travail relativement poussé a été effectué au niveau de la sonorité des échappements afin de leur donner une note un peu plus virile que par le passé, et peut-être convaincre une plus grande proportion d’acheteurs de conserver le système d’échappement d’origine au lieu de le remplacer par un système bruyant. Là aussi, c’est réussi. Par rapport à une tranquille Softail 2006, une Softail 2007 émet une note plus grave et plus audible dans toutes les circonstances.

Alors que la majorité des marques de motos subissent pour la première fois en plusieurs années une baisse parfois marquée de leurs ventes, chez Harley-Davidson, la croissance va toujours bon train.

Sur la Softail Custom testée (la seule nouveauté de la famille Softail en 2007) l’agrément de pilotage est sensiblement amélioré par rapport à n’importe quelle Softail 2006.

Performances Ă  la hausse

Ainsi, les performances sont nettement à la hausse. Les accélérations proposées par le nouveau V-Twin de Milwaukee et ses 1584cc ne sont toujours pas – loin de là, en fait – de la trempe de ce qu’offrent les très grosses cylindrées japonaises du genre Kawasaki Vulcan 2000 ou Yamaha Roadliner 1900, mais, par rapport au V-Twin rapidement essoufflé de 1450cc qui propulsait jusque-là les grosses Harley, c’est nettement plus plaisant.

S’il ne sert toujours à rien de faire grimper la mécanique dans ses derniers retranchements, à bas et moyen régimes, on a droit à des accélérations franches, voire autoritaires et certainement satisfaisantes. La boîte de vitesses mariée au nouveau moteur est, elle aussi, entièrement repensée puisqu’elle utilise désormais six rapports plutôt que cinq.

Le but ultime derrière les nombreux aspects techniques de cette refonte se veut toutefois beaucoup plus intéressant que la simple adaptation à nouvelle norme écologique.

Ainsi, ces changements ne se limitent pas à préserver le son et les sensations propres à un V-Twin de Milwaukee, ils les augmentent.

C’est probablement sur la famille Softail que ces gains sont le plus évidents puisque ce sont les modèles de cette plate-forme qui, depuis leur «adoucissement» en 2000, manquaient le plus de piquant en termes de sonorité et de sensations.

Contrairement au cas de 1998, alors que l’architecture même du moteur avait été complètement repensée, la différence la plus importante consiste dans l’augmentation substantielle de la cylindrée, qui passe de 1450cc à 1584cc, ou de 88 à 96 pouces cubes dans le langage yankee.

Dans le but de répondre aux sévères normes environnementales Euro III, le seul mode d’alimentation désormais offert est l’injection – on pouvait encore commander une Harley-Davidson à carburateur dans la gamme 2006 –, tandis que divers systèmes ont été ajoutés au niveau de l’échappement et de l’induction d’air afin de réduire davantage les émanations polluantes.

Fait très important, le refroidissement par air est conservé, un trait typique de ces mécaniques que plusieurs puristes craignaient de perdre avec l’arrivée de normes de plus en plus strictes.

Les liens qui unissent Harley-Davidson et la légion de fervents amateurs qui constitue sa clientèle sont parmi les plus forts et les plus serrés du monde industrialisé.

Pour 2007, avec l’introduction d’une version profondément remaniée de la sacro-sainte mécanique en V qui anime la majorité des modèles américains, cette relation restera assurément au beau fixe. À l’exception, peut-être, d’un peu de boudage de la part de ceux qui viennent tout juste d’acquérir une 2006.

Si la ligne intemporelle des modèles et la mystique qui entoure la marque centenaire pèsent indéniablement beaucoup dans l’équation qui fait d’une Harley-Davidson une monture aussi convoitée, il reste que le coeur de toute deux-roues made in Milwaukee demeure le fameux bicylindre en V qui l’anime. Essentiellement intact depuis sa dernière refonte en 1998, ce moteur subit un profond remaniement en 2007.