Côté budget, on peut se demander si les 31 280 exigés pour une Prius sont raisonnables. Le prix de la Civic Hybrid est de 25 800 et la Jetta TDI débute à 26 750. L’éternelle question demeure: pourquoi payer aussi cher pour une Prius? Il faudrait poser la question aux 500 000 automobilistes dans le monde qui en ont acheté une depuis 1997.

Avec la collaboration d’Éric-Pierre Gibeault

Pendant quatre heures, nous avons parcouru sans relâche la distance de 80 kilomètres. Dans les faits, nous avons constaté, chiffres à l’appui, qu’en respectant les limites de vitesse et en raison du flot de circulation du centre-ville, on parcourait, embouteillage ou pas, 20 kilomètres en 60 minutes. Avec une consommation de 4,7 litres aux 100 kilomètres (et surprise, de 4,8 litres avec le climatiseur fonctionnant à plein régime), nos calculs indiquent qu’il en coûte environ 1 de l’heure en essence ou 0,05 le kilomètre pour se balader en Prius au centre-ville de Montréal. Un déplacement en taxi, lui, coûte 1,45 le kilomètre et 0,55 par minute d’attente, sans compter les frais de départ de 3,15.

La technologie

À l’instar de tous les systèmes hybrides sur le marché, celui de la Prius combine un moteur à essence et un moteur électrique. Le moteur thermique est un quatre-cylindres de 1,5 litre qui produit 76 chevaux à 5000tr/min et un maigre couple de 82lb-pi à 4200tr/min. Le moteur électrique de 67 chevaux est plus puissant que celui de la Civic Hybrid, et son couple élevé de 295lb-pi à 1500tr/min permet à la Prius de rouler sur la seule puissance de sa batterie jusqu’à une vitesse 48km/h. La Civic Hybrid ne peut circuler uniquement à l’aide de son moteur électrique: le moteur thermique doit toujours fonctionner, du moins au ralenti, à basse vitesse. Toutefois, à l’arrêt aux feux de circulation, le moteur électrique de la Civic est en mesure d’alimenter à lui seul le climatiseur, la radio et l’éclairage.

La Prius se distingue également par son silence de roulement. Il faut donc redoubler de prudence envers les piétons, qui dans la cohue de la circulation, peuvent ne pas entendre venir la Prius. À l’exception du bruit des pneumatiques sur la chaussée et des bruits éoliens à 118km/h, la Prius est silencieuse. Un cran moins sportive que la Civic Hybrid, l’agrément de conduite s’est amélioré cette année grâce aux efforts des ingénieurs à réduire dans le train avant l’effet du système de régénération de la batterie au freinage. Par ailleurs, les places avant sont aussi généreuses que dans la Civic et la Jetta. À l’arrière, la banquette est plus accueillante que chez ses rivales tandis que le coffre est presque aussi volumineux que celui de la Jetta.

Tant qu’à faire des calculs, nous avons établi qu’à 118km/h, nous avions réalisé le trajet en 89 minutes, soit 17 minutes de moins qu’à l’aller à 100km/h. En parcourant une distance de 25 000 kilomètres par année, ce 0,9 litre de différence se résume à une économie annuelle de 256 ou 4,92 par semaine.

Cette faible différence de consommation entre l’aller et le retour peut s’expliquer notamment par la carrosserie extrêmement profilée de la Prius (coefficient de 0,26) et l’assistance de son moteur électrique.

L’épreuve du taxi

Pour que notre essai au centre-ville de Montréal soit concluant, nous avons choisi le quadrilatère formé par les rues Rachel au nord, de la Commune au sud, Saint-Mathieu à l’ouest, Saint-Hubert à l’est. Comme au volant d’un taxi, notre parcours était ponctué de nombreux arrêts à cause des feux de circulation, du trafic, des piétons et des trop nombreux camions de livraison garés en double aux heures de pointe.

Après la course à la panne sèche réalisée en juin dernier avec le collègue Éric Lefrançois, nous nous sommes demandé si la Prius serait en mesure de rouler plus loin que la Honda Civic Hybrid, qui avait battu la Volkswagen Jetta TDi par 25km (La Presse, lundi 12 juin). Bref, une Toyota Prius pourrait-elle faire mieux qu’une Honda Civic Hybrid sur les routes de la Gaspésie avec une consommation réelle de 3,99 litres aux 100 kilomètres? Toutefois, pour que l’essai s’avère convaincant, il aurait fallu recréer les même conditions routières et météorologiques... Mission impossible! Surtout avec l’arrivée des vacances estivales. Et la route 132 entre Matane et Carleton qui risque d’être pas mal congestionnée au cours des prochaines semaines.

Nous avons finalement décidé de proposer un autre défi à la Prius. Une balade dans les Cantons-de-l’Est et une autre dans le smog du centre-ville de Montréal. L’objectif? Vérifier la consommation réelle de cette voiture urbaine championne de l’économie d’essence.

L’Autoroute 10

Pour la première partie de notre essai, nous avons choisi l’Autoroute 10 qui relie Montréal et Sherbrooke. À une vitesse constante de 100km/h, la Prius a consommé 4,9 l/100 kilomètres. Nous avons mis 106 minutes (une heure et trois quarts) pour parcourir une distance de 176 kilomètres. Sur le chemin du retour, nous avons roulé à une vitesse de 118km/h. Surprise! La Prius a affiché une consommation de 5,8 litres aux 100 kilomètres. Une différence de seulement 0,9 litre. Concrètement, cela représente une somme additionnelle de 1,79 (au prix de 1,13 le litre d’essence) pour franchir la distance Montréal-Sherbrooke. Des grenailles, quoi!

Avec la hausse des prix de l’essence, les automobilistes sont de plus en plus préoccupés par la consommation de leur véhicule. Normal. Et à moins de prendre le chemin de l’autoroute, votre voiture consomme habituellement plus de pétrole dans les déplacements quotidiens en milieu urbain. À moins que vous ne conduisiez une Toyota Prius...

En effet, la Japonaise fait partie d’un groupe sélect de véhicules, qui, selon le Guide de consommation de carburant Énerguide, brûle moins de carburant en ville. Outre la Prius (4 l/100km en ville et 4,2 l/100km sur route), la Ford Escape Hybrid, la Lexus RX400H, la Toyota Highlander Hybrid de même que les récentes Lexus GS450H et Toyota Camry Hybrid 2007 sont plus économes dans les rues de la métropole que sur l’autoroute 20.

Bref, malgré leur prix généralement plus élevé, les véhicules hybrides se taillent lentement mais sûrement une place aux première loges de l’industrie automobile.