«Des décisions entre chefs d'Etat se sont prises dans les voitures!», assure Olivier Delafon. «Quand le général de Gaulle allait chercher son homologue à l'aéroport, sur le trajet jusqu'à l'Elysée, les deux chefs d'Etat étaient tranquilles pour prendre des décisions. Et il y avait souvent, comme sur la Simca cabriolet qui est exposée, une vitre de séparation avec le chauffeur, qui permettait de discuter en toute confidentialité.»

Olivier Delafon avoue qu'il conduit lui-même ces voitures, toutes en parfait état de marche, qui montent encore à 120km/h, le maximum dans les années 60.

L'inauguration de l'exposition aura lieu samedi. Elle sera ouverte jusqu'au 31 décembre 2007 tous les jours de 9 h à 19 h.

On retrouve d'ailleurs cette voiture dans l'exposition, une Citroën DS 19, dans laquelle le président échappa de peu à la mort le 22 août 1962. Les impacts des balles sont représentés par des croix sur la carrosserie.

La DS était le modèle le plus utilisé par De Gaulle, qui eut aussi une Renault Rambler, une Citroën 15 CV de 1953 ou encore une Renault Frégate de 1957 rallongée de 1m28 pour l'adapter à la taille du président.

Olivier Delafon était passionné de voitures avant de s'intéresser à l'Histoire, et particulièrement à John Fitzgerald Kennedy et de Gaulle, «les premiers grands communicateurs de l'Histoire, et la voiture fut un élément de cette communication», précise le collectionneur.

«On fait une véritable enquête de gendarmerie. Avec de Gaulle, ce qui aide, ce sont les photos: on est dans une époque où les chefs d'Etat sont debout dans leur voiture. On a donc énormément de photos dans les archives des services de l'Armée, de la présidence de la République, des voyages officiels.

«Mais en plus, les voitures sont souvent des modèles uniques: il n'y a pas quatre portes, mais deux, il y a un toit décapotable, il y a la cocarde à l'avant, la plaque d'immatriculation présidentielle PR qui signifie Président de la République.»

Des modèles faits sur mesure mais qui restaient des voitures ordinaires. «En tout état de cause, le général de Gaulle a toujours refusé les voitures blindées, même après l'attentat du Petit-Clamart», souligne Olivier Delafon.

AUXERRE, France (AP) - «C'est la seule fois où on va avoir, dans un seul local, pratiquement toutes les voitures dans lesquelles le général de Gaulle s'est installé!» Olivier Delafon, fondateur du Musée des voitures de chefs d'Etat au château de Montjalin (Yonne), n'est pas peu fier de la collection qui sera présentée au public à partir de samedi.

Ce collectionneur a en effet réussi à rassembler huit des 11 voitures officielles dans lesquelles De Gaulle a circulé, avec la collaboration de la fondation Charles-de-Gaulle et quelques collectionneurs privés. Les trois manquantes sont restées chez leur propriétaire privé, jaloux de leur trésor...

Mais comment reconnaître une voiture du général de Gaulle? «Il faut que ce soient des voitures qui aient été utilisées par le général de Gaulle de façon constante et permanente, pas une voiture dans laquelle il se serait assis à Londres ou au cours d'un voyage à l'étranger», précise Olivier Delafon.