Détail amusant, les fumeurs étaient particulièrement à risque d’être suivis de très près, peut-être parce qu’ils ralentissaient en allumant leurs cigarettes.

Au Québec, très peu d’automobilistes se font pincer avec une arme à feu transportée illégalement dans leur véhicule, sauf durant le temps de la chasse, selon la Sûreté du Québec. Dans une voiture, les armes à feu doivent être verrouillées, déchargées et ne doivent pas être visibles.

Les criminels étaient deux fois plus à risque d’avoir fait un geste obscène, et les gens méfiants (qui répondaient non à la question «pensez-vous que la plupart des gens sont dignes de confiance?»), 1,6 fois plus à risque. Les opinions politiques (à gauche ou à droite) n’avaient pas d’influence sur le risque de rage au volant.

Fait à noter, les gens qui avaient une arme à feu dans leur voiture avaient seulement un risque accru de faire des gestes obscènes, pas de suivre de très près une autre voiture.

L’étude a aussi demandé aux cobayes s’ils avaient été victimes de rage au volant. Les conclusions, ici, sont plus claires: le fait d’avoir une arme à feu dans la voiture est un facteur de risque important. Les seules catégories plus à risque sont les armes à feu (1,5 fois plus de risque), être fumeur (1,5 fois plus à risque), être méfiant (1,4 fois plus à risque) et être jeune (2,5 fois plus à risque).

«Je pense que les gens agressifs sont plus susceptibles d’acheter un fusil, ou que le fait d’en avoir un dans la voiture rend les automobilistes plus sûrs d’eux-mêmes, dit M. Hemenway. On peut aussi penser que les propriétaires de fusils sont plus susceptibles de conduire dans des situations stressantes, mais je ne crois pas que l’explication soit là.»

La Presse a contacté la National Rifle Association pour avoir des commentaires, mais personne n’a rappelé. Dans le magazine britannique The New Scientist, un membre du groupe pro-armes à feu Doctors for Sensible Gun Laws a dénoncé l’étude, affirmant que son auteur a fait des armes à feu une obsession personnelle.

L’auteur de la critique a aussi relevé que les armes à feu n’étaient pas nécessairement dans la voiture lors du moment de rage au volant, et qu’aucune différence n’était faite entre les automobilistes qui ont un permis de port d’arme et les criminels. En effet, d’autres catégories de personnes sont beaucoup plus susceptibles d’être prises par la rage au volant: les jeunes de moins de 34 ans, notamment, ont 27 fois plus de risque. Les habitants de la banlieue étaient 2,4 plus à risque et les amateurs d’alcool (plus de quatre consommations alcooliques dans la même journée) étaient 2,3 fois plus à risque.

Parmi les 2400 cobayes, 458 avaient au moins une fois, dans l’année précédente, transporté une arme à feu dans leur véhicule. Ils étaient 1,3 fois plus susceptibles d’avoir eu un moment de rage au volant.

Le Dr Hemenway a inclus, dans sa définition de la rage au volant, des gestes obscènes à l’égard d’autres automobilistes, et le fait de suivre de très près une autre voiture. Ces actions devaient avoir eu lieu dans la dernière année.

Les armes à feu influençaient davantage les jeunes: chez les moins de 35 ans, la proportion de gestes obscènes grimpait de 30 à 50% avec un fusil, et la proportion de «colleux» de 15% à 29%. Le tiers des moins de 35 ans reconnaissaient s’être laissés aller à la rage au volant, contre 4% des plus de 60 ans.

Les automobilistes qui ont une arme à feu dans leur voiture ont plus de risque d’être saisis de rage au volant, selon une nouvelle étude américaine. Le risque de rage au volant est aussi plus élevé chez les jeunes, les criminels, les amateurs d’alcool, les gens méfiants et ceux qui habitent en banlieue.

L’auteur principal de l’étude, publiée à la fin de l’an dernier dans la revue Accident Analysis and Prevention, a voulu vérifier l’adage américain disant qu’«une société armée est une société polie», souvent citée par les groupes de pression pro-armes à feu.

«J’ai pensé que la rage au volant serait une illustration parfaite de ce proverbe», explique David Hemenway, un épidémiologiste de l’Université Harvard, en entrevue téléphonique. «Il n’y a pas beaucoup de manières objectives de mesurer la politesse.»