Au moment de rendre les clés, on est encore étonné par les performances, mais dubitatif quant à l’utilité d’un tel véhicule et à son prix, une fois toutes les options comptabilisées? L’offre du constructeur allemand est-elle raisonnable? Pas plus que celles de ses concurrentes.

En optant pour la version Premium (79 900), comment résisterez-vous à la tentation de vous offrir en plus la suspension pneumatique? Elle ne coûte que 3200. Et, un coup parti, pourquoi ne pas vous offrir aussi les roues de 20 pouces (1000), le groupe remorquage (750) ou encore une teinte extérieure plus chatoyante (1000)? Au diable les dépenses! Tant mieux si c’est le cas, puisque la Q7 exige, pour rouler, un portefeuille bien garni. Avec une moyenne de 19,2L/100km, cette Audi ne ménage pas l’essence Super que ses injecteurs pulvérisent directement dans les huit-cylindres de son moteur de 4,2 litres. Bien entendu, une version plus économique s’ajoutera sous peu au catalogue (un V6), mais celle-ci risque d’avoir beaucoup de mal à mouvoir ce véhicule de plus de 2 tonnes.

On attend avec impatience la version hybride, pourvue d’une double motorisation thermique et électrique, dont la commercialisation devrait débuter d’ici un an ou deux. À moins que l’on nous propose le turbo-diesel 3 litres dont les 369 livres-pied de couple à 1750tr/mn rivalisent en performances avec le V8.

Sur la route, la Q7 surclasse ses cibles avouées (XC90 et Classe R). Silencieuse comme une cathédrale, cette Audi fait preuve d’une imperturbable stabilité sur l’autoroute et d’une singulière aisance sur les petites routes, où sa transmission intégrale permanente la colle littéralement au bitume.

Malgré son gabarit sumo, la Q7 ouvre ses portières sur un environnement réellement confortable pour quatre personnes. Et la troisième banquette, dites-vous? Ses deux places s’adressent à de véritables funambules ne dépassant pas 1,60 mètre. Quant à la banquette médiane, sa partie centrale est partiellement tronquée et oblige à voyager sur la pointe des fesses. Tout comme vos bagages, lorsque la configuration sept places est adoptée.

Pour l’heure, la Q7 se décline en deux livrées. Naturellement, pour justifier les 10 000 réclamés pour la plus huppée de deux, la Premium, celle-ci est dotée d’une climatisation quatre zones, d’une caméra de recul, d’un système de navigation et d’un toit en verre de 1700 millimètres de long qui, à lui seul, vaut le déboursé supplémentaire.

Ce dernier comporte trois sections: la première ouvrante, la deuxième fixe et la dernière inclinable. Au premier abord, c’est complet. Mais, à l’usage, on regrette l’absence de sièges ventilés ou d’un système de divertissement autre que celui de nous permettre de contempler les étoiles ou de détecter la formation de cellules orageuses.

Intimidante. Voilà la première réflexion qui vient à l’esprit en toisant de face la plus récente offre d’Audi, la Q7. Sertie des quatre anneaux de la marque, la calandre est à ce point gigantesque que l’on a peine à voir le pare-brise très incliné et la cambrure du pavillon qui se trouve au bout de ce long capot pratiquement plat. Et pour cause: ce véhicule, qui appartient à la génération montante des multi-segments, roule en haute altitude. La circonférence de ses jantes peut, elle à seule, atteindre 20 pouces.

Impressionnante par la taille, la Q7 l’est cependant moins sur le plan technique. Rationalisation au sein du groupe Volkswagen (auquel elle appartient) oblige, cette Audi reprend le châssis (allongé de plusieurs millimètres), les trains roulants et le système de freinage de son cousin Touareg et par conséquent du Cayenne (Porsche). Ici s’arrêtent les similitudes.

Avec une longueur hors-tout supérieure à 5 mètres et un habitacle configuré pour recevoir sept personnes, la Q7 vise une toute autre clientèle que les deux géniteurs précités. L’Allemande d’Ingolstadt vise plutôt sa compatriote de Stuttgart (Mercedes Classe R) et une certaine suédoise de Gutenberg (Volvo XC90).