Histoire vécue. Je suis un conducteur de véhicule électrique qui aime le confort et la chaleur et qui, par souci écologique, a dû réviser ses priorités un brin à quelques reprises au cours de certains hivers, non sans regret...

Pour éviter de perdre l’autonomie de mon véhicule sur la route en raison du chauffage que j’utilisais et pour être capable de me rendre à la maison après le travail, j’ai parfois accepté de me geler les fesses. À mon corps défendant.

Force est d’admettre qu’en hiver, un moteur électrique peut difficilement suffire à chauffer un habitacle avec un système de chauffage traditionnel. Ceux qui ont conduit les premières voitures hybrides ou électriques savent de quoi je parle. Avec la petite autonomie par recharge qui nous était donnée, je ne suis pas le seul à avoir sacrifié la chaleur de son habitacle par temps froid.

La logique est là. Puisqu’il y a moins de pièces en mouvement et moins de friction dans une voiture électrique que dans un véhicule à essence, le moteur ne produit pas assez de chaleur.

D’ailleurs, même la chaleur de la combustion du carburant n’y est pas. Et les pompes à chaleur offertes sur le marché n’ont pas nécessairement le pouvoir de fournir la température souhaitée sur une longue route et sur les voies rapides.

Mais voilà, tout cela pourrait bien être histoire du passé. Une avancée susceptible de régler le problème de chauffage en hiver se pointe désormais à l’horizon.

Une pompe à chaleur en provenance de France

L’innovation provient cette fois de la France, plus précisément de la célèbre firme Renault, qui ajoute un peu de raffinement dans ce domaine.

À la différence d’une pompe à chaleur classique qui ne permet pas de faire de longs trajets sur l’autoroute, le constructeur a imaginé une pompe nouveau genre et l’a même déjà brevetée sur son modèle 100 % électrique Mégane E-Tech.

Cette pompe canalise la chaleur produite par la batterie et le moteur électrique lorsque ceux-ci sont lourdement sollicités. De ce fait, elle récupère deux fois plus efficacement cette chaleur pour assurer le confort optimal des occupants, et ce, tout en préservant l’autonomie de la voiture puisque le système nécessite deux fois moins d’énergie qu’une pompe à chaleur classique.

Un peu comme la pompe que l’on utilise dans nos maisons, cette pompe à chaleur transfère l’énergie thermique d’une source froide pour en faire un système de chauffage. Attention toutefois de ne pas confondre cette technologie avec le système de pré-conditionnement qui existe déjà et qui vise à réchauffer la batterie du moteur pour son bon fonctionnement.

Bref, le résultat s’avère positif chez Renault. Sur son modèle Mégane E-Tech, le constructeur français garantit une autonomie de 470 kilomètres avec une seule charge, et ce, peu importe la saison.

Quand les degrés dégringolent

Le fonctionnement n’est pas sorcier.

Lorsque la température extérieure du véhicule baisse, cette nouvelle pompe permet de réchauffer la batterie par une circulation d’eau chaude provenant du moteur électrique.

Tout se met en branle. Pendant que l’habitacle se réchauffe avec deux fois moins d’énergie qu’une pompe à chaleur classique, la récupération de la chaleur fait en sorte que la batterie et le moteur électrique peuvent se refroidir de leur côté.

L’inverse peut se faire aussi. Pendant la période chaude, la pompe peut abaisser la température par la circulation d’eau froide venant d’un refroidisseur. De cette manière, le conducteur est assuré que la batterie de son véhicule est toujours à la température idéale pour assurer une recharge et une autonomie optimales.

La pompe, incontournable

Fait surprenant de nos jours, certains constructeurs considèrent encore la pompe à chaleur comme une option, moyennant un investissement supplémentaire. À mon avis, la pompe à chaleur doit être considérée comme un incontournable. Rien de moins. En 2023, on ne devrait plus voir des conducteurs porter une tuque et un habit de neige pour conduire leurs bolides...

Ayant eu la chance de conduire des voitures hybrides et électriques depuis plusieurs années déjà, j’ai constaté que la chaleur dans l’habitacle de mes voitures en hiver était un enjeu majeur. D’où mon enthousiasme pour la pompe à chaleur imaginée par Renault, qui me semble digne d’intérêt.

Si on me dit que cette pompe peut nous apporter quelques degrés de plus en hiver, suffisamment pour que mes fesses soient au chaud tout en conservant l’autonomie, je suis preneur.

Il fait bon aussi savoir qu’il existe d’autres manières de gagner de l’autonomie que l’utilisation de batteries toujours plus grosses.

Ne reste plus qu’à espérer que cette pompe à chaleur suffira à nos hivers québécois qui, avouons-le, sont quand même plus rigoureux que les hivers français. Si oui, vivement qu’elle se retrouve sur nos voitures nord-américaines. J’en frissonne presque d’impatience...