Il y a peu de temps encore, l’arrivée du printemps marquait le retour des cabriolets dans nos rues. Aujourd’hui, ce type de carrosserie ressemble, comme bien d’autres, davantage à une espèce en voie d’extinction.

Tous les indicateurs le confirment : les ventes de décapotables, toutes catégories confondues, s’étiolent et incitent les bureaux d’études à ne pas assurer leur descendance. D’ailleurs, au cours des 10 dernières années, plus du tiers de l’offre a disparu, principalement chez les constructeurs dits généralistes. Les doigts d’une seule main suffisent à dénombrer les cabriolets vendus pour moins de 40 000 $.

En contrepartie, les marques de prestige, venues d’Allemagne surtout, demeurent attachées à ce genre automobile, mais pour combien de temps ?

PHOTO AUDI

Il n’y aura plus d’A3 en version décapotable l’année prochaine.

Un exemple parmi d’autres : Audi, qui renouvelle l’été prochain sa compacte A3, laisse tomber la déclinaison à ciel ouvert, « faute d’une clientèle suffisamment nombreuse ». Un prétexte que la firme allemande ne sera pas la dernière à invoquer.

Plusieurs facteurs expliquent ce désamour pour cette carrosserie plus que centenaire. On évoque par exemple le peu d’intérêt du marché chinois à son égard, tandis que d’autres parties du globe la jugent moins sécuritaire en cas de retournement. Des arguments qui tiennent plus ou moins bien la route. En fait, la désaffection des consommateurs se résume en deux points : électrification et praticité. Les sommes consacrées à la transition énergétique invitent les constructeurs à favoriser des modèles populaires et rentables. Le cabriolet ne l’est pas. Pas plus qu’il n’est très abordable ni bien commode avec un habitacle (et un coffre) souvent taillé pour les escapades en duo.

Bref, cette carrosserie n’offre pas l’aspect pratique d’un VUS.

Pourquoi ne pas mêler les deux ?

L’idée n’est pas nouvelle et remonte à la Seconde Guerre mondiale et à son héros mécanique, le Willys MB, un utilitaire dénudé de son toit. Un concept adapté ensuite à la grande série par plusieurs constructeurs. Les Jeep Wrangler et Ford Bronco en sont les dignes représentants aujourd’hui.

PHOTO FOURNIE PAR RANGE ROVER

La version cabriolet du Range Rover Evoque n’a séduit que 5 % des acheteurs de ce modèle. Il n’y aura pas d’Evoque décapotable quand le modèle sera renouvelé.

D’autres constructeurs ont tenté la même expérience avec des utilitaires « moins extravertis ». Sans succès. On pense par exemple à la version découvrable du Nissan Murano (exclusivement offerte sur le marché américain) commercialisée sous l’appellation CrossCabriolet. Elle a quitté la scène après quatre années de figuration. Le Range Rover Evoque décapotable n’a guère fait mieux. À son lancement, le constructeur britannique estimait que cette déclinaison représenterait 15 % des ventes de ce modèle. Un objectif jamais atteint. Au moment de faire les comptes, 95 % des acheteurs préféraient rouler sous un toit fixe. Range Rover ne répétera pas l’expérience.

En fait, les utilitaires se prêtent plutôt mal, en raison de leur poids, à une conversion à ciel ouvert.

Il reste les décapotables d’occasion

Dès lors, à ceux qui refusent de faire le deuil de la décapotable accessible et sans chichis, il reste l’option du marché de l’occasion. Les Honda S2000 et les Volkswagen Beetle ont gardé leur charme, sans oublier le coup de cœur facile pour une ancienne Triumph TR6, Alfa Romeo Spider, Saab 9-3…

Ce n’est pas le choix qui manque.