Aux amateurs d’accélération brutale et de vent violent, Kawasaki propose en 2020 une version dénudée de sa formidable H2, la Z H2 : quelque 200 chevaux, un compresseur qui brise le mur du son et un solide guidon pour bien s’accrocher.

Une Bugatti Chiron… sans pare-brise !

PHOTO ALESSIO BARBANTI, FOURNIE PAR KAWASAKI

Kawasaki Z H2 2020

La barre des 200 chevaux a aujourd’hui été atteinte et même dépassée chez les motos. Pour mettre le chiffre en perspective, il est fabuleux, prodigieux, fantastique, facilement l’équivalent d’un millier et demi de chevaux chez les bagnoles. Les rares motos qui génèrent ce type de puissance sont presque toutes destinées à rayonner sur circuit, où leur accélération talonne celle des pur-sang de MotoGP, les Formule 1 des deux-roues. Pour 2020, Kawasaki s’est demandé pourquoi ne pas aussi offrir ce niveau de performances sur une routière dénudée, bref une standard ? Et il a répondu à sa propre question avec la nouvelle Z H2.

Une base connue, mais quand même phénoménale

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Kawasaki Z H2 2020

La Z H2 n’est pas exactement une H2 déshabillée. Le moteur a été légèrement travaillé pour offrir plus de couple à bas et moyen régimes, tandis que le superbe cadre en treillis d’acier a, lui aussi, été spécifiquement adapté à la Z même s’il ressemble à s’y méprendre à celui de la H2. Une caractéristique demeure toutefois intacte : le surcompresseur et son hélice de 69 mm – ses extrémités dépassent la vitesse du son –, conçus avec l’aide des divisions aérospatiale/turbines à gaz de Kawasaki Heavy Industries. Toujours unique dans le monde de la moto, il est l’élément qui permet au 4-cylindres d’un litre de produire cette immense puissance.

Pour pilote expert…

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Kawasaki Z H2 2020

Les motos de classe standard, sans le carénage enveloppant des sportives, ont toujours un air moins agressif. Toutefois, à cause de leur guidon considérablement plus haut qui élève le centre de gravité lorsque le pilote est en place, elles ont tendance à se soulever plus facilement sur leur roue arrière en pleine accélération. Combinez cette nature avec la puissance de la Z H2 et vous obtenez une machine qui ne peut être poussée à fond que par des mains expertes. Non seulement l’avant veut constamment s’envoler lorsqu’on accélère, mais la force de la poussée est carrément extraordinaire, sans parler du flot d’air qui se transforme vite en ouragan.

… ou pour motocycliste moyen

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Kawasaki Z H2 2020

Malgré ses performances exceptionnelles et en dépit d’un comportement occasionnellement extrême en pleine accélération, la Z H2 peut être envisagée par n’importe quel(le) motocycliste moyennement expérimenté(e), et ce, tout simplement parce que le modèle est équipé d’une suite d’aides électroniques qui peuvent couper la puissance en deux et éliminer tout soulèvement de l’avant. Des systèmes ABS et antipatinage à la fine pointe font aussi partie de l’équipement de série, tout comme un tas de fonctions partagées avec un téléphone cellulaire. Un régulateur de vitesse est aussi livré de série.

Un monstre finalement assez docile

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Kawasaki Z H2 2020

Certaines motos sont aussi capricieuses en utilisation normale qu’elles sont performantes. Pas la Z H2. En fait, si l’on ne savait pas de quoi elle est capable et qu’on l’utilisait pour se promener au quotidien, on conclurait qu’il s’agit d’une standard un peu lourde dont le grand rayon de braquage limite légèrement l’agilité à basse vitesse, mais qui s’avère autrement amicale grâce à un moteur doux au couple généreux à bas régime, à une partie cycle solide et très facile à manier, à d’excellents freins et à une position de conduite compacte et relevée plutôt confortable, du moins pour le pilote, puisque la selle du passager est petite.

De A à B

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Kawasaki Z H2 2020

Il est très rare de tomber sur une moto de marque japonaise qui, malgré ses défauts, ne fonctionne pas de manière généralement très raffinée. Loin des excès, au quotidien, la Z H2 correspond exactement à cette description. Tout, du démarrage jusqu’aux changements de rapports en passant par les zigzags urbains, s’effectue sans y réfléchir et en douceur. La selle n’est pas mauvaise, mais pas excellente non plus, les suspensions sont un peu trop fermes pour rien et l’absence de pare-brise signifie une faible protection contre le vent et la pluie. Quant aux fonctions électroniques, leur facilité d’exploitation est moyenne.

Conclusion

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Kawasaki Z H2 2020

Conclure qu’une machine comme la Z H2 est une éblouissante réussite grâce à ses très hautes performances serait un peu trop facile. Ces fameuses capacités sont bel et bien là, mais le niveau de performances s’avère tellement élevé qu’il est essentiellement impossible d’en profiter régulièrement sur la route. Juste passer les trois premiers des six rapports à fond est suffisant pour mériter la chaise électrique. Alors, on fait quoi, finalement, avec une Z H2 ? On fait un peu la même chose qu’avec la Chiron dont on parlait au début : on la possède et on collectionne les ouh ! et les ah ! des passants. Pour des millions et des millions de moins.

Fiche technique

Marque : Kawasaki Modèle Z H2

Prix : 19 599 $

Garantie : 1 an/kilométrage illimité

Moteur : 4-cylindres en ligne de 998 cc refroidi par liquide

Transmission : à 6 rapports, entraînement final par chaîne

Poids tout pleins faits : 239 kg

Frein avant : 2 disques avec étriers à 4 pistons et ABS

Frein arrière : 1 disque avec étrier à 2 pistons et ABS

Pneu avant : 120/70 ZR17

Pneu arrière : 190/55 ZR17

Bertrand Gahel est l’auteur du Guide de la moto.