(Paris) Le nouveau directeur général de Renault, Luca de Meo, a annoncé une réorganisation du groupe autour de quatre marques pour viser une meilleure qualité des produits et des marges plus élevées, dans une interview au Point publiée mercredi.

« J’ai décidé d’organiser le groupe Renault autour de quatre marques et non plus par zones géographiques. Il y aura la marque Renault, que je gérerai en direct, mais aussi Alpine, Dacia, et une marque inédite en charge des “nouvelles mobilités” », a-t-il déclaré dans cet entretien accordé à l’hebdomadaire.

« Il y aura un patron par marque. Cela va nous permettre d’être plus focalisé sur le client », a expliqué M. de Meo, l’ancien patron de Seat (groupe Volkswagen) arrivé début juillet à la tête du constructeur français en crise.

« La marque Alpine a une identité très spécifique de niche, très sportive, très française. Nous ne resterons pas forcément dans le registre seulement rétro et classique de l’Alpine A110 », a-t-il détaillé.

Concernant la marque roumaine Dacia, « sa proposition dans le low cost est très forte. La marque ne doit pas s’éloigner de ce positionnement originel, mais il faut lui donner une image “plus cool” », a estimé le dirigeant italien, qui doit annoncer en janvier 2021 son plan stratégique pour le groupe.

« Le gros sujet, c’est évidemment le positionnement de Renault […]. Je suis convaincu que l’âme de Renault est dans ses racines françaises. Cette marque a toujours été plus créative que les autres, c’est dans sa culture. Elle doit jouer la modernité et l’innovation. Renault peut incarner la nouvelle vague de l’industrie automobile », a-t-il affirmé, soulignant « vouloir donner un nouveau souffle » à son design.

Cap sera mis sur les profits. « On va changer toute l’organisation pour passer d’une politique de volumes à celle de la valeur. Ce sont les marges qui permettent d’investir et de se développer », a expliqué M. de Meo, disant vouloir « la qualité pour les produits et de la rentabilité ».

Selon lui, « Renault doit se développer sur les segments de véhicules plus rémunérateurs que les petites voitures » en s’inspirant de son grand rival français. « Carlos Tavares chez PSA a fait un travail extraordinaire avec une belle montée en gamme des véhicules, avec les Peugeot 3008 et 5008 ou les Citroën Aircross », a-t-il dit.

Luca de Meo laisse enfin entendre que Renault pourrait se retirer de certains marchés étrangers : « l’internationalisation […] si ce n’est pas rentable, quel est l’intérêt ? Il faut être à l’international sur les marchés qui rapportent ».

De là à quitter la Chine, où le groupe a accumulé les pertes sans réussir à percer ? « C’est le premier marché au monde et un des centres de l’industrie automobile pour les innovations majeures que sont l’électrique, la connectivité et les voitures autonomes. Je crois qu’il faut être où la musique se joue. Après, tout est une question de timing et de priorité », a-t-il estimé.