(New York) Un juge américain a débouté mercredi une plainte de General Motors (GM) qui accuse son concurrent Fiat Chrysler Automobiles (FCA) d’avoir versé des pots-de-vin à des syndicalistes et faussé ainsi les négociations salariales dans l’ensemble du secteur automobile.

Déposée en novembre 2019, la plainte est liée à une enquête sur des faits de corruption touchant le puissant syndicat automobile UAW et certains de ses plus hauts dirigeants.  

Elle avance que Fiat leur a versé illégalement de l’argent pour obtenir des concessions salariales, et ainsi lui apporter un avantage compétitif, mais aussi pour in fine affaiblir GM et forcer le groupe à fusionner avec Fiat.

Mais GM n’a pas réussi à démontrer qu’il avait été affecté directement par les actions de son concurrent, a estimé le juge responsable de l’affaire.  

« Les salariés syndiqués de FCA ont été les victimes directes de la corruption, car ils se retrouvent avec des salaires moins élevés, et GM n’a souffert que d’une concurrence indirecte », a-t-il avancé dans sa décision.

Le juge avait tenté en juin de forcer les deux groupes à négocier un accord et appelé leurs patrons, Mary Barra pour GM et Michael Manley pour Fiat, à se rencontrer personnellement afin de mettre un terme à cette « perte de temps ». Mais GM a repoussé l’offre.

Le constructeur a rapidement indiqué mercredi vouloir « donner suite à (ses) recours légaux ».

« Il y a largement assez de preuves dans les documents des plaider-coupable d’anciens dirigeants de FCA pour conclure que l’entreprise a pratiqué de la corruption et notre plainte montre en détail comment les pots-de-vin de plusieurs millions de dollars ont directement causé du tort à GM », a affirmé le groupe dans un message transmis à l’AFP.

Quand GM avait déposé sa plainte, Fiat avait à l’inverse accusé son concurrent de vouloir perturber sa fusion avec le groupe français PSA, encore en cours de discussion, et les négociations qu’ils menaient avec l’UAW.