L’Insurance Institute for Highway Safety va resserrer dès 2020 les critères qu’il applique pour déterminer quelles voitures obtiennent les convoitées mentions Top Safety Pick et Top Safety Pick Plus.

L’IIHS veut que les constructeurs démocratisent les phares de haute qualité, qui, actuellement, sont souvent offerts seulement en option, laissant les versions de base équipées de phares moins performants. Par conséquent, l’IIHS accordera dorénavant sa meilleure mention --Top Safety Pick Plus-- uniquement aux modèles dont toutes les versions obtiendront la cote «bon» ou la cote «acceptable» à l’épreuve évaluant les phares. («Bon» est la meilleure cote attribuée par l’IIHS; les autres sont «acceptable», «marginal» et «mauvais».)

Encore cette année, un modèle pouvait mériter la cote Top Safety Pick Plus si une seule version avait des phares cotés «bons» alors que toutes les versions moins chères jusqu’au modèle de base avaient des phares cotés «marginaux» ou «mauvais».

Plus les voitures sont sûres, moins les gens meurent ou se blessent

L’IIHS est est un institut technique financé par les grandes compagnies d’assurances américaines. Ces assureurs partent du principe que plus les voitures sont sûres, moins ils auront à payer d’indemnités pour les décès et les blessures. Ils ont donc une batterie de tests réputés plus sévères que ceux du gouvernement américain et ils introduisent graduellement des épreuves et critères de plus en plus exigeants. Comme de plus en plus d’acheteurs de voitures se fient aux mentions de l’IIHS, les constructeurs s’efforcent d’année en année d’améliorer les caractéristiques de sécurité dictées par chaque nouveau critère de l’IIHS.

On l’a vu durant la dernière décennie avec l’introduction de tests d’impact de plus en plus précis et sévères et de tests mesurant l’efficacité des systèmes de freinage automatique d’urgence.

On le voit maintenant avec les phares, que l’IIHS a dénoncés comme généralement insatisfaisants dès 2016 après que seulement trois modèles sur les 224 testés cette année aient reçu la cote «bons» pour la qualité de l’éclairage routier. L’IIHS se félicite qu’en 2019, 68 modèles obtenaient la cote «bons» pour leurs phares, et 103 autres, la cote «acceptable» sur les 465 modèles évalués l’an dernier.

12 000 $ pour obtenir de bons phares

Mais l’IIHS va encore serrer la vis aux constructeurs : «de nombreux phares bons ou acceptables n’étaient disponibles que dans des ensembles d’options ou livrées plus hauts dans la gamme», note le communiqué, déplorant que dans l’état actuel des choses «les consommateurs doivent être particulièrement sélectifs s’ils veulent acquérir un véhicule qui est équipé».

En novembre 2018, l'IIHS donnait l'exemple du pick-up Honda Ridgeline : il fallait payer 12 000 $ US de plus que le prix de base pour obtenir un ensemble d'options incluant des phares cotés «bons».

PHOTO BMW

Dorénavant, les consommateurs n’auront plus besoin d’éplucher les résultats de chaque modèle aux tests de l’IIHS. Tout modèle ayant la cote Top Safety Pick Plus aura nécessairement des phares cotés «bons» ou «acceptables».

L’IIHS fait le pari que les constructeurs équiperont toutes les versions de nombreux modèles pour mériter la mention Top Safety Pick Plus.

Freinage automatique d'urgence

De même, l’IIHS resserre aussi ses critères pour l’évaluation des systèmes de prévention des collisions frontales (freinage automatique d’urgence) : pour mériter la mention Top Safety Pick Plus, les modèles devront obtenir la meilleure cote lors des tests mesurant la performance des tests de freinage d’urgence appliqués à des situations impliquant une autre voiture ou des piétons.

PHOTO AMANDA VOISARD, REUTERS

Un technicien de LInsurance Institute for Highway Safety au volant d'une Subaru Forester 2019 durant un test de freinage automatique d'urgence impliquant un mannequin gonflable de piéton.

«Nous espérons que ces changements encourageront les constructeurs à cesse d’équiper les véhicules de phares inférieurs, et encourageront l’adoption de technologies aidant à protéger les piétons», conclut l’IIHS».