«Monsieur l’agent, je ne l’ai pas vu le panneau.» Toutes les nuits, des automobilistes interceptés pour excès de vitesse invoquent cette excuse. Apparemment, c’est souvent vrai. Mais une nouvelle technologie qui fait changer les couleurs des panneaux de signalisation routière pourrait rendre moins crédible cette excuse que les policiers entendent toutes les nuits. 

Des chercheurs chinois et américains travaillent sur une mince pellicule rétroréflective contenant des microsphères en polymère agissant comme un prisme et faisant changer la couleur des panneaux dans toutes les teintes de l’arc-en-ciel. 

PHOTO UNIVERSITÉ DE BUFFALO

Une pellicule rétroréflective peut faire changer la couleur de la signalisation routière. De A à F, on voit le changement observé par un automobiliste passant devant le panneau.

Le panneau doit être éclairé par un source fixe de lumière. Comme cela implique une source d’électricité à portée de main, le produit pourrait être appliqué sur les panneaux marquant le début d’une zone où la vitesse permise est abaissée, par exemple, à l’entrée d’un village. 

Comme la couleur change successivement selon l’angle d’observation, un automobiliste passant devant le panneau verrait le chiffre «50 KM/H» changer de couleur de nombreuses fois. 

Plus on roule vite, plus les couleurs changent rapidement, une information visuelle supplémentaire pour le conducteur roulant trop vite.

Autre avantage pour les piétons et les cyclistes, les microsphères réagissent aussi à la lumière des phares des voitures qui arrivent. En appliquant la pellicule sur des réflecteurs marquant la limite extérieure de l'accotement, elle réfléchirait la lumière de deux façons différentes. : pour l'automobiliste, les réflecteurs auraient la même couleur. Mais pour un piéton circulant sur l'accotement, les réflecteurs changeraient de couleur. Si les couleurs changeaient vite, le piéton serait informé qu’un véhicule arrive à une vitesse potentiellement dangereuse. 

Les chercheurs de l’Université Fudan de Shanghaï et de l’Université de l’État de New York à Buffalo ont publié une étude expliquant leur découverte dans la publication savante Science Advances.