Avec son parcours sinueux et ses vallons, la route 381 Nord est idéale pour découvrir le relief de Charlevoix.

Une seule solution : prendre un véhicule qui s’épanouit davantage sur les petites routes sinueuses que sur les voies rapides, comme le cabriolet, qui permet en quelque sorte de faire partie du paysage. On respire, suivant l’heure du jour et les saisons, la rosée du matin, l’humus des forêts, les foins coupés, la terre après la pluie… 

Au pied de Baie-Saint-Paul, la 381 Nord représente le terrain idéal pour éprouver la tenue de route de son véhicule. On met tout au plus 4 km avant d’en prendre conscience, tant le décor change radicalement après Saint-Urbain.

Les grandes étendues, les maisons et paysages bucoliques qui ceinturent cette vallée s’évanouissent dans les rétroviseurs après les quatre premiers kilomètres. On comprend immédiatement pourquoi elle se nomme « la route de montagne ».

PHOTO ÉRIC LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Peu importe le véhicule que l’on conduit, le rythme s’impose naturellement, sans effort. Tout le monde s’émerveille du décor parfois surréaliste de cette route.

On jaillit de la cime d’une montagne où l’on a l’impression de toucher du bout des doigts le plafond du ciel pour la dévaler aussi subitement avant de s’engloutir à gauche puis à droite – et dans l’ordre inverse – dans un enchaînement de courbes qui font basculer, puis s’immobiliser devant le capot, les arbres alignés comme des garde-fous. 

Les possibilités de dépassement sont peu nombreuses et malheureusement trop courtes, regretteront les automobilistes aux commandes de véhicules animés d’un moteur anémique ou alourdis de bagages. Peu importe le véhicule que l’on conduit, le rythme s’impose naturellement, sans effort. Au moment de notre passage, la quiétude de cette route n’a jamais été troublée par un concert de klaxons ou par la présence d’automobilistes agressifs. Tout le monde s’émerveille du décor parfois surréaliste de cette route.

Des défis

L’amateur de conduite trouve son compte sur ce terrain rempli de défis. Et les vacanciers, eux ? Ils « attaqueront » cette route différemment, c’est tout. Ils prendront le temps de s’émerveiller de ce paysage insolite qui défile à travers les glaces.

PHOTO ÉRIC LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Il n'y a pas beaucoup de distractions commerciales sur la route 381 Nord. Juste la beauté de la nature.

Peu importe votre lieu de départ, cette route marque une forme de rupture, un passage vide – l’absence d’un réseau cellulaire de qualité à plusieurs endroits aidant – qui permet d’amorcer les vacances du bon pied. De faire le vide du stress passé et de faire le plein d’images à faire rêver.

Amateurs de brocantes ou de chouettes petites boutiques, soyez prévenus : la route 381 offre peu de distractions « commerciales ». Sur la route, on croise un poste d’essence à Ferland-et-Boilleau et le snack-bar Patman. C’est à peu près tout. Par contre, on ouvre grand les yeux en découvrant le parc national des Grands-Jardins et le décor insolite de la taïga, la beauté et l’étendue des lacs croisés.

Au terme de cette enfilade de virages, de montées et de descentes vertigineuses, tout le monde reprend son souffle. La mécanique aussi. Les vacanciers poursuivent leur route vers le Saguenay, la tête remplie d’images. Quant à l’amateur de conduite, il revient sur ses pas, au ralenti. La route était trop belle et il y a encore quelques trajectoires à soigner.