(Londres) La production de voitures au Royaume-Uni s’est effondrée en avril au point d’être divisée par près de deux en raison de fermetures temporaires d’usines pour faire face aux incertitudes du Brexit.

Selon les chiffres mensuels de l’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT), la production a reculé de 44,5 % le mois dernier sur un an pour tomber à 70 971 unités.

Cette dégringolade reflète la décision prise par de nombreux constructeurs implantés au Royaume-Uni d’avancer à avril leur pause annuelle dans la production, traditionnellement prise pendant l’été.

Il s’agissait pour eux de se préparer à toute perturbation liée au Brexit, qui devait initialement avoir lieu fin mars.

La date de sortie de l’UE a finalement été repoussée, pour être fixée à fin octobre compte tenu du blocage politique au Royaume-Uni. Mais cette décision a été prise trop tard pour que les industriels changent leur plan.

Ces fermetures d’usines interviennent une fois par an et ne pourront pas se répéter le 31 octobre, prévient la SMMT, observant qu’elles s’ajoutent à toute une série de mesures coûteuses comme la constitution de stocks et la préparation à de nouvelles procédures douanières.

«COÛT ÉNORME»

Le secteur automobile est l’un des plus préoccupés par les incertitudes du Brexit, redoutant par-dessus tout un divorce sans concession qui verrait l’instauration de droits de douane et un ralentissement des échanges, qui sont actuellement fluides avec le continent.

« Les chiffres du jour sont une preuve du coût énorme et du bouleversement liés aux incertitudes du Brexit qui affectent les entreprises et les travailleurs de l’industrie automobile britannique », prévient Mike Hawes, directeur général de la SMMT.

« C’est la raison pour laquelle un Brexit sans accord doit être écarté immédiatement et de manière permanente », selon lui.

La production au Royaume-Uni souffre aussi du sévère ralentissement dans plusieurs marchés d’importance à savoir l’UE, la Chine et les États-Unis. Près de 8 voitures sur 10 produites dans le pays sont destinées à l’exportation, dont la moitié pour l’UE.

Au total, la production a reculé en avril pour le onzième mois consécutif. La baisse depuis le début de l’année s’établit à 22,4 %.

La SMMT prévoit un recul de 10,5 % de la production pour l’ensemble de 2019 mais estime que la baisse devrait être moindre en fin d’année si jamais le Royaume-Uni parvient à valider l’accord de Brexit.