Le prince William et son épouse Kate, révoltés par les photos de la duchesse seins nus dans le magazine français Closer, ont lancé lundi un premier assaut judiciaire en référé à Nanterre pour obtenir le blocage de la diffusion des clichés.

La décision, qui sera rendue mardi à 12h00, ne sera pas rendue publiquement mais mise à disposition au greffe, a-t-on appris lors de l'audience civile.

Devant une foule de journalistes français et étrangers, l'avocat du couple princier, Me Aurélien Hamelle, a demandé l'interdiction de tout retirage du magazine, de la cession ou de la diffusion «à quiconque en France et à l'étranger» des clichés pris pendant les vacances du couple en Provence, et de leur publication sur un support numérique.

Le fond du dossier sera lui examiné plus tard, le couple princier ayant déposé par ailleurs lundi une plainte pénale contre X au parquet de Nanterre.

Ces clichés ont été pris «dans un moment éminemment intime, lors d'une scène de vie de couple, qui n'a rien à faire sur la couverture d'un magazine», a estimé leur conseil lors de l'audience de référé, faisant le parallèle entre ces photos et la «traque funeste» de la princesse Diana, mère de William.

L'avocate de Closer Me Delphine Pando a soulevé l'irrecevabilité des demandes visant la société éditrice du magazine people, Mondadori France, dénonçant «une grosse méprise» concernant la propriété des photographies.

«Un magazine people achète l'exclusivité pendant un temps, mais ne possède pas les droits des tirages des photos qui appartiennent au photographe ou à l'agence du photographe», a-t-elle expliqué devenant la juridiction des référés de Nanterre, statuant, chose rare, en collégialité, sous la présidence de Jean-Michel Hayat.

«La reine est nue!»

Elle a en outre estimé qu'une demande de ne pas republier équivaut «à une demande de retrait». «C'est un peu hypocrite», a-t-elle ajouté.

Cette contre-attaque judiciaire aura toutefois du mal à dissuader les médias internationaux de publier les photos.

Comme il l'avait annoncé, l'hebdomadaire people italien Chi, propriété comme Closer du groupe Berlusconi, a publié lundi à son tour les photos sous le titre «Scandale à la cour: la reine est nue!».

La plainte au pénal contre X déposée lundi «conduira à un procès plus long où des dommages et intérêts seront réclamés», selon les services du prince.

Cette deuxième plainte pour «atteinte à la vie privée» vise à la fois le ou les photographes qui ont pris le couple royal en photo au téléobjectif, mais aussi les médias ayant exploité ces clichés, en l'occurence Closer.

Mais sur le nom de ce(s) photographe(s), «il y a une question de secret des sources», souligne auprès de l'AFP Christophe Bigot, avocat spécialisé dans les affaires de presse. «En principe, le juge des référés ne peut pas enjoindre à Closer de fournir ses sources, parce que cela enfreint la loi française de protection des sources des journalistes».

L'hebdomadaire people italien Chi s'était déjà illustrée en 2006 en publiant des photos de la mère de William, Diana, mourante après l'accident de sa voiture prise en chasse par des paparazzi, à Paris en 1997.

Mais les photos de Kate seins nus en compagnie de son époux «n'ont rien de choquant, elles montrent une jeune femme bronzant seins nus, comme on en voit des millions sur les plages», s'est défendue la directrice de la rédaction du magazine Laurence Pieau, annonçant que les clichés allaient «être proposés à d'autres magazines à travers le monde».