Les démêlés de Justin Bieber avec la justice pourraient l'empêcher de retourner aux États-Unis, selon un expert du droit de l'immigration.

Quelques incidents qui ont fait les manchettes, notamment ceux de la miction dans une cuisine de restaurant et d'une visite dans une maison close en Amérique du Sud, ont lentement terni l'image de jeune premier qui avait porté le chanteur canadien à la célébrité internationale avant même l'âge de 16 ans.

Mais les plus récents événements - des accusations de voie de fait à Toronto et de conduite dangereuse en Floride - pourraient avoir des conséquences plus graves sur le natif de Stratford, en Ontario, croit Henry Chang, un avocat de Toronto spécialisé en immigration.

Ajoutons à cela les résultats positifs d'une analyse toxicologique après son arrestation en Floride, et il peut dire adieu à son statut d'immigration aux États-Unis.

Justin Bieber a plaidé non coupable en Floride et son avocat le dit innocent à Toronto.

Selon M. Chang, les liens étroits de la jeune vedette de 19 ans avec les États-Unis le protégeront peu devant des lois vagues et complexes.

Même s'il a une carte verte (le permis de résidence permanente aux États-Unis) ou d'autres documents de résidence, il pourrait être refusé à la frontière américaine lors de son prochain voyage.

«Ces règles d'admissibilité s'appliquent aussi aux détenteurs d'une carte verte, donc ça ne le protégera pas», a-t-il expliqué, ajoutant que les choses se passeraient autrement pour le chanteur s'il était citoyen américain.

L'admissibilité de Justin Bieber sur le territoire américain repose en grande partie sur le principe de turpitude morale, un concept vague que le comité d'appel de l'immigration définit comme un acte «moralement répréhensible et intrinsèquement mal».

Cela signifie que la gravité des actions de Justin Bieber de chaque côté de la frontière dépend de l'autorité qui a traité le dossier, a affirmé Me Chang.

Mais même s'il est jugé coupable, les crimes tombent dans une zone grise, ce qui pourrait lui permettre d'entrer à nouveau aux États-Unis.

Les chefs d'accusation qui pèsent présentement contre le chanteur n'inquiètent pas M. Chang outre mesure: il y a peu de chances qu'ils soient jugés comme étant de la turpitude morale ou des crimes. Ce sont les résultats de l'analyse toxicologique, rendus publics jeudi en Floride, qui révèlent la présence de marijuana et de Xanax, un médicament contre l'anxiété, dans le système de jeune homme qui inquiètent l'avocat.

Ces analyses seules, sans même un verdict de culpabilité, pourraient rebuter les agents frontaliers à admettre M. Bieber dans le pays.

«Lorsqu'on entre dans les crimes liés à la drogue, toute ambiguïté disparaît. La turpitude morale n'a plus d'importance à ce point.»

Justin Bieber n'a pas encore été accusé en lien avec la drogue, bien qu'il ait admis à un policier avoir consommé de la marijuana, des médicaments sur ordonnance et de l'alcool.