Une des chanteuses d'une populaire formation japonaise s'est rasée les cheveux et a présenté ses excuses sur vidéo pour avoir violé la règle de célibat du groupe, suscitant un débat national sur le contrôle exercé par la gérance sur ces jeunes femmes.

Des photos de Minami Minegishi le crâne rasé ont déferlé dans des journaux japonais et déclenché des discussions sur Twitter et dans des émissions de télévision.

La jeune de 20 ans a produit une vidéo d'excuses, publiée sur le site du groupe AKB48, après qu'elle eut été aperçue par un membre d'un magazine de potins en train de quitter l'appartement d'un garçon.

AKB48, comptant plus de 90 filles et jeunes femmes séparées en divers groupes, interdit à ses membres d'avoir des liaisons afin de conserver une image sans tache et démontrer leur dévouement à la formation et à leurs admirateurs, principalement mâles.

Minami Minegishi appartenait à l'une des formations de premier plan, mais son gérant a annoncé qu'elle subissait une rétrogradation.

Dans la vidéo de près de quatre minutes, la jeune femme en sanglots appelle ses admirateurs à lui permettre de demeurer au sein du groupe. Elle soutient avoir rasé ses cheveux pour se faire pardonner un «comportement irresponsable et irréfléchi».

La vidéo a été retirée du site après un certain moment.

AKB a nié avoir forcé la jeune femme à raser ses cheveux.

AKB est probablement le groupe musical le plus populaire au Japon. Il offre des prestations presque chaque jour et a tissé des liens en Indonésie, en Chine et à Taïwan.

Le chant et la danse ne sont pas toujours à point, et les membres changent souvent. Mais les admirateurs semblent les voir comme des soeurs et des frères, plutôt que des célébrités hors de portée.

Traditionnellement, le crâne rasé est une manière d'exprimer des remords au Japon, bien que la pratique soit rare du côté des femmes. Minami Minegishi serait la première chanteuse populaire à faire un tel geste dans le milieu du divertissement au Japon, qui tolère peu les histoires d'amours et de liaisons de ces vedettes.

Des observateurs au pays ont fait valoir que le traitement réservé à la jeune femme était troublant et qu'il soulevait des questions sur le respect des droits de la personne.

Le sociologue et critique des médias Hiroki Azuma a dit croire que cela fait partie du marketing de AKB. «Que ce soit positif ou négatif, plus on parle de AKB, mieux c'est. C'est le culte du système de AKB et comment ils génèrent leurs revenus», a-t-il écrit sur Twitter.