Le chanteur britannique Boy George a restitué à la République de Chypre une icône du XVIIIe siècle, achetée innocemment il y a 26 ans à un vendeur londonien alors que l'oeuvre avait été volée dans une église du Nord de l'île, a rapporté jeudi l'Église orthodoxe chypriote.

C'est grâce à la vigilance d'un prêtre que le tableau a été retrouvé. Lors de la diffusion d'une émission néerlandaise, ce dernier avait remarqué l'icone accrochée chez l'ancien chanteur de Culture Club.

Le clergé avait identifié l'icône comme étant celle dérobée dans l'église Saint Charalambous à Neo Chorio Kythreas. Ce village est aujourd'hui situé dans la partie nord de l'île, occupée depuis l'invasion en 1974 par la Turquie en réponse à un coup d'État fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs, soutenus par Athènes, et visant à rattacher le pays à la Grèce.

Des responsables ecclésiastiques ont alors contacté le chanteur et fourni des documents d'experts attestant de l'origine de l'icône, avec à l'appui le témoignage du prêtre de la commune où l'oeuvre a été volée.

Selon l'Église chypriote, Boy George, 49 ans, a acquis l'icône représentant le Christ en 1985 auprès d'un vendeur à Londres, sans rien savoir de l'histoire de cette peinture.

«Le chanteur a accepté de rendre l'icône», a indiqué l'Église dans un communiqué, «faisant part de son souhait qu'elle revienne vite dans l'église où elle a été prise en toute illégalité et espérant que d'autres suivront son exemple».

Boy George, célèbre dans les années 80 pour des succès comme Do You Really Want to Hurt Me?, a quitté Culture Club en 1987 pour mener une brève carrière en solo avant de se reconvertir en DJ et de lancer sa propre marque de vêtements, B-Rude.

Le tableau a été restitué mercredi lors d'une cérémonie organisée dans une église grecque à Londres.

Depuis 1974, l'Église chypriote dénonce le pillage de plus de 500 bâtiments religieux au nord de l'île et réclame le retour de centaines d'oeuvres d'art volées et écoulées sur le marché noir, en lançant notamment des actions en justice.

Elle déplore également que l'héritage culturel et historique soit tombé en déshérence.