Le chanteur français Johnny Hallyday a demandé qu'«on foute la paix» au cinéaste Roman Polanski, détenu en Suisse sur mandat américain pour une affaire de moeurs vieille de plus de 30 ans, dans un entretien au quotidien suisse Le Matin publié mercredi.

«Trente-deux ans plus tard, alors que la victime demande l'arrêt des poursuites et que cet homme a changé de vie, je me dis que la façon dont tout cela s'est déroulé n'est pas très juste», juge Johnny Hallyday.

«C'est un guet-apens. Il (Roman Polanski) avait 44 ans, il en a 76. Qu'on foute la paix à cet homme-là!», ajoute le chanteur qui, tout comme le cinéaste Roman Polanski, possède une propriété en Suisse dans la station huppée de Gstaad.

Concernant les faits qui se sont déroulés en 1977, Johnny précise qu'il n'est «pas là pour juger» et qu'il ne «sait pas» ce qu'a fait Roman Polanski.

«À l'époque, la femme de Polanski, Sharon Tate, avait été massacrée et on lui avait enlevé son enfant du ventre. C'est un drame horrible qui a pu le perturber aussi», poursuit le chanteur, âgé de 66 ans.

Johnny, en Suisse depuis dimanche où il poursuit sa tournée, explique également qu'il a lui-même «été injustement accusé de viol» et qu'il en a «beaucoup souffert», ainsi que sa famille.

Âgé de 76 ans, Roman Polanski est détenu en Suisse depuis le 26 septembre. Jeudi, les États-Unis ont formellement présenté une demande d'extradition pour le cinéaste, poursuivi pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de 13 ans en 1977.