Madonna devra patienter avant de savoir si elle peut adopter un deuxième enfant au Malawi, où la justice a décidé lundi de se prononcer ultérieurement sur la validité d'un recours déposé par la star américaine.

La Cour suprême de ce petit pays d'Afrique australe a entendu lundi les deux parties. Elle a annoncé qu'elle rendrait sa décision prochainement, sans donner de date précise, sur le recours déposé par Madonna qui s'est vue refuser le mois dernier l'adoption d'un second enfant malawite.Si la Cour se prononce en faveur de l'appel, la pop star pourra adopter la petite Mercy Chifundo James, trois ans, selon une source judiciaire malawite.

Madonna, qui a déjà obtenu en 2008 l'adoption du jeune David au Malawi, ne s'est pas rendue dans ce pays pauvre pour l'audience de lundi, principalement axée sur la question de la résidence. Au Malawi en effet, les étrangers qui souhaitent adopter un enfant sont censés y habiter pendant au moins dix-huit mois.

En première instance, la juge Esmie Chondo avait estimé qu'accorder un passe-droit à la star risquait de favoriser le trafic d'enfants et que la fillette que souhaite adopter Madonna ne vivait plus dans la pauvreté depuis son arrivée dans un orphelinat.

Lundi, le juge de la Cour suprême Lovemore Munro a réitéré que la loi sur la résidence permettait de protéger les enfants: «Nous ne donnons pas nos enfants à n'importe qui sans connaître leurs origines.»

Seule Madonna a fait exception à cette règle en adoptant David Banda, rencontré en 2006 lors de sa première visite au Malawi. Elle avait alors été accusée par de nombreuses organisations non-gouvernementales (ONG) de s'être servie de sa célébrité et de sa richesse pour accélérer la procédure.

La chanteuse américaine, déjà mère de deux enfants biologiques, avait en effet obtenu immédiatement la garde de l'enfant et avait quitté le pays avec lui.

L'organisme Eye of the Child, qui fait partie d'une coalition de 85 ONG opposées aux adoptions internationales, a une nouvelle fois exprimé lundi son mécontentement lors de l'audience.

«Notre litige repose sur le fait que la question de la résidence est d'une importance capitale dans cette affaire. La justice doit opter pour les adoptions internationales en dernier ressort», a déclaré l'avocat de cette association, Jones Gulumba.

«Je reconnais que le requérant ne réside pas au Malawi, mais j'exhorte la Cour à privilégier l'intérêt de l'enfant», a défendu un des avocats de Madonna, Modecai Msiska.

La chanteuse, qui vient en aide aux enfants avec sa fondation Raising Malawi, avait rencontré la jeune Chifundo en octobre 2006 dans un foyer pour orphelins de victimes du sida. Sa mère était morte peu après sa naissance.

Un Malawite, qui a affirmé dimanche être le père de la fillette, a souhaité l'élever même s'il ne l'a jamais rencontrée. James Kambewa est employé de maison au Malawi et gagne environ 80 dollars par mois. Ce jeune homme de 24 ans a demandé à l'Etat d'obtenir gratuitement un avocat.

La position de cet homme «ne peut être considérée maintenant (...). C'est trop tard», a cependant estimé Ulemu Kammayani, un avocat de la Commission malawite des droits de l'Homme opposée à la demande d'adoption de Madonna.