La comparution de Michael Jackson prévue ce lundi devant la Haute Cour de Londres a été annulée in extremis après un accord à l'amiable entre la star américaine et un prince de Bahreïn qui lui réclamait le remboursement de 5,5 millions d'euros.

Le chanteur américain s'apprêtait à monter dans l'avion pour Londres, et certains médias britanniques avaient même déjà annoncé son arrivée, quand sa porte-parole a indiqué dimanche soir qu'un arrangement à l'amiable avait été trouvé avec le prince bahreïni qui lui réclamait le remboursement de 7 millions de dollars.

La pop-star avait, dans un premier temps, refusé de faire le voyage pour Londres, arguant d'une santé fragile, et devait témoigner par vidéoconférence depuis Los Angeles, lundi ou mardi. Mais son avocat londonien, Robert Englehart, avait annoncé vendredi qu'il avait finalement reçu le feu vert de ses conseillers médicaux pour se rendre à Londres.

Michael Jackson devait arriver au Royaume-Uni dans le courant du week-end, selon les médias.

Mais alors que «M. Jackson s'apprêtait à monter dans son avion pour Londres, il a été informé par son équipe d'avocats de reporter son voyage puisque les deux parties étaient parvenues à un accord de principe», a déclaré dimanche soir sa porte-parole Celina Aponte à l'AFP à Londres. Le chanteur «ne se présentera donc pas devant la cour lundi», a ajouté Mme Aponte.

Le procès, qui avait démarré il y a une semaine et était prévu pour durer douze jours, a repris ses audiences lundi matin mais simplement pour voir l'avocat du cheikh, Bankim Thanki, indiquer au juge: «Nous sommes très heureux d'annoncer qu'un règlement à l'amiable a été obtenu». L'avocat a précisé devant le juge que les termes de l'accord étaient «confidentiels».

Les conseils des deux parties ont par la suite diffusé un communiqué commun confirmant qu'aucun détail ne serait donné.

Le cheikh Abdulla bin Hamad Al Khalifa, deuxième fils du roi de Bahreïn, demandait devant la justice britannique le remboursement de 7 millions de dollars qu'il affirme avoir avancés au chanteur, par contrat, en échange de son engagement à enregistrer des disques, à écrire une autobiographie et à jouer dans une comédie musicale.

Michael Jackson nie l'existence d'un quelconque accord et assure que l'argent perçu n'était qu'un «cadeau». Michael Jackson a séjourné à Bahreïn avec ses enfants et son personnel en 2005, après avoir été acquitté au terme d'un long procès aux États-Unis pour abus sexuels sur mineur.

Selon l'avocat du prince, Bankim Thanki, le cheikh avait apporté un secours financier au chanteur à la suite du procès de 2005, prenant notamment à son compte les frais de justice, soit 2,2 millions de dollars.

Michael Jackson avait quitté Bahreïn en mai 2006 et, un mois plus tard, a demandé au cheikh de le libérer de ses obligations, ce que le prince a refusé, selon Me Thanki.

Le cheikh éprouve un «vif sentiment d'avoir été trahi», a déclaré son avocat la semaine passée lors du procès à Londres.

Michael Jackson a démenti ces accusations, arguant d'une «erreur et d'une déformation de la réalité», a répondu son avocat, Me Englehart. Ce dernier a reconnu la «générosité» du cheikh mais affirmé que le contrat n'avait été qu'une «brique d'un édifice qui n'a jamais été construit».

«Les deux parties avaient pour intention que ce contrat ne soit qu'une facette d'arrangements pour une entreprise commune qui ne s'est en fait jamais matérialisée», a déclaré l'avocat.