Le second procès du producteur de rock Phil Spector, accusé du meurtre d'une ancienne actrice de série B en Californie il y a plus de cinq ans, devrait entrer la semaine prochaine dans le vif du sujet avec le début des débats, a-t-on appris de source judiciaire.

Le premier procès avait été annulé en septembre 2007 après cinq mois de débats et 12 jours de délibérations à Los Angeles, le jury n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur la culpabilité de Spector dans l'affaire de la mort de Lana Clarkson le 3 février 2003.

Sur les 12 jurés, dix étaient convaincus de la culpabilité du producteur, aujourd'hui âgé de 68 ans. Mais deux penchaient pour son innocence. Or l'unanimité était requise pour décider du sort de l'accusé. Le parquet avait ensuite décidé de lancer une nouvelle procédure contre lui.

Les derniers des 12 nouveaux jurés, sept hommes et cinq femmes, ont été sélectionnés jeudi. Six remplaçants doivent encore être choisis avant que le procès démarre pour de bon avec les déclarations préliminaires de la défense et du ministère public.

Ce nouveau procès, au palais de justice du centre de Los Angeles, doit durer entre trois et quatre mois.

Au cours du premier procès, le parquet avait affirmé que Phil Spector, furieux que Lana Clarkson se soit refusée à lui, l'avait abattue d'une balle dans la tête à son domicile de l'est de Los Angeles. Cinq femmes affirmant avoir été menacées par le producteur avec une arme dans des circonstances semblables avaient témoigné à charge.

Le producteur assure quant à lui que l'actrice de 40 ans, qu'il venait de rencontrer dans une boîte de nuit de Hollywood où elle travaillait comme serveuse, était déprimée par l'échec de sa carrière artistique, et qu'elle s'est suicidée alors qu'elle était en état d'ivresse.

Spector, toujours libre cinq ans et demi après les faits présumés grâce au versement d'une caution d'un million de dollars, risque entre 15 ans de prison et la perpétuité.

Il est considéré comme l'un des génies de la musique rock grâce à la technique révolutionnaire d'enregistrement dite du «mur du son» qu'il avait mise au point dans les années 1960 au profit d'artistes comme John Lennon, George Harrison ou les Ronettes.