Virginie Brunelle brûlera bientôt les planches du Théâtre Maisonneuve avec sa nouvelle offrande, Fables, un premier grand plateau pour la chorégraphe montréalaise, présenté par Danse Danse.

Depuis la fondation de la compagnie qui porte son nom en 2010, Virginie Brunelle continue d’approfondir avec son indéniable talent et son regard perçant les motifs qui l’obsèdent et la taraudent. Ceux des relations humaines et des rapports de force à l’œuvre, dans la société au premier plan, avec une gestuelle marquée par la physicalité et l’emportement, mais qui sait aussi évoquer la fragile beauté de l’existence.

En 2020, elle était pour la première fois de la programmation de Danse Danse avec Les corps avalés. C’est après avoir vu la pièce que le Québécois Michel Gagnon, directeur du Lugano Dance Project en Suisse, l’a pressentie afin de lui offrir de produire une nouvelle pièce pour la toute première édition de cet évènement qui a eu lieu en mai 2022, où Fables a été présentée en première mondiale.

Ce programme s’inspire de l’héritage du Monte Verità, une petite colline devenue célèbre au début du XXe siècle, berceau de microsociétés utopiques. Opposées à l’industrialisation des villes et à la hiérarchie sociétale, ces communautés valorisaient le contact avec la nature, le véganisme et l’égalité des genres. L’endroit a aussi accueilli de nombreuses personnalités de la danse moderne de l’époque, dont Mary Wingman, qui y aurait inventé sa danse de la sorcière, réputée et tout premier solo féminin créé par une femme.

« Je voulais extirper de cet endroit une thématique, quelque chose qui allait me nourrir de façon spécifique. De prime abord, l’utopie de créer une nouvelle société avec des valeurs comme le retour à la nature, l’émancipation de la femme, ça m’a parlé. Mais le féminisme, ça me faisait vraiment peur », admet Virginie Brunelle.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

La chorégraphe Virginie Brunelle observe les interprètes lors d’une répétition.

Des traces invisibles

Le féminisme fait plus que jamais partie du discours ambiant. Mais s’attaquer à cette bête peut être intimidant pour celle qui « n’aime pas faire des statements » et préfère rester loin du politique. Mais au fil de son travail d’exploration, de création et de lectures féministes marquantes comme Réinventer l’amour de Mona Chollet, la créatrice s’est rendu compte qu’elle portait en elle des traces invisibles de l’histoire des femmes.

« Ça m’a permis de légitimer mes propres expériences, de mettre des mots sur des sentiments, de ressortir des frustrations aussi. Je trouvais qu’on avait beaucoup d’acquis comme femme aujourd’hui, mais il y a encore beaucoup de traces de nos mères et de nos grands-mères, des vestiges, des barrières invisibles. Dans mes cellules, comme femme, c’est comme si je portais encore le combat de tous mes ancêtres. J’ai trouvé ça libérateur comme processus. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Fables se veut « une observation des douleurs, des combats, de la force tranquille et de la résilience des femmes ».

Pièce pour 12 danseurs et un pianiste (sur place), Fables se divise en trois parties, dans une composition chorégraphique qui prend la structure d’une histoire. Le premier tableau met en scène une société industrialisée avançant à une vitesse toujours plus effrénée, où les relations entre les êtres sont désincarnées. Puis quatre portraits de figures féministes, d’hier et d’aujourd’hui, sont ensuite tracés. Pour terminer, l’épilogue « tout en paillettes » déploie la vision de la chorégraphe d’une société utopique où « les genres ne sont plus au cœur des débats et où tous peuvent briller par leur singularité ».

PHOTO RAPHAËL OUELLE, FOURNIE PAR DANSE DANSE

Dans Fables, les costumes signés par Elen Ewing deviennent un élément scénographique à part entière. 
Sur la photo, les interprètes Isabelle Arcand, 
Peter Trosztmer et Marine Rixhon.

Brunelle a eu envie de pousser plus loin dans cette pièce ses explorations autour du son du souffle, de la respiration et des impacts entre les corps en ajoutant des micros, de l’amplification et du traitement en direct de ces effets sonores, en collaboration avec les compositeurs et musiciens Philippe Brault et Laurier Rajotte. « C’est un show un peu plus technique, remarque-t-elle. J’avais aussi envie de travailler le costume, qu’il participe à la symbolique du thème comme un élément scénographique. On a vraiment des costumes qui se déploient et transforment l’espace. »

Du 30 novembre au 3 décembre, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Consultez le site de la Place des Arts

Aussi à l’affiche

Le virus et la proie

PHOTO MARLÈNE G.-PAYETTE, FOURNIE PAR LE CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI

Tania Kontoyanni, Ève Pressault et Alexis Martin dans Le virus et la proie

Ce texte de l’auteur Pierre Lefebvre est un réquisitoire adressé aux puissants de ce monde pour dénoncer les injustices et les inégalités sociales. Sur scène, Tania Kontoyanni, Alexis Martin, Ève Pressault et Madani Tall interpellent un certain « Monsieur » représentant le pouvoir. Cette prise de parole mise en scène par Benoît Vermeulen a été jouée plus tôt cette année au FTA et au Carrefour international de théâtre de Québec. Une dernière occasion de voir le quatuor sur scène à Montréal avant la fin de l’année.

Du 30 novembre au 2 décembre, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

Jean Siag, La Presse

Consultez le site du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

La société des poètes disparus

PHOTO GUNTHER GAMPER, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DENISE-PELLETIER

Félix Lahaye et Simon Landry-Désy interprètent les personnages de Neil Perry et Todd Anderson.

Créée au printemps 2019 au Théâtre Denise-Pelletier, cette adaptation théâtrale du film mythique sorti en 1989, signée par le scénariste Tom Schulman et mise en scène par Sébastien David, avait attiré plus de 25 000 spectateurs lors de sa création. Le rôle du professeur d’anglais anticonformiste John Keating, immortalisé à l’écran par Robin Williams, avait été défendu par Patrice Dubois, entouré de quelques-uns des élèves qui donnent un nouveau souffle à la Société des poètes disparus. Dans cette reprise, c’est Renaud Lacelle-Bourdon qui sera au cœur du drame qui se joue au collège Welton.

Du 6 au 16 décembre, au Théâtre Denise-Pelletier. En tournée de janvier à mars 2023.

Jean Siag, La Presse

Consultez le site du Théâtre Denise-Pelletier

Air Play

PHOTO NIKOLAMILATOVIC, TIRÉE DU SITE WEB D’ACROBUFFOS

Le couple new-yorkais Seth Bloom et Christina Gelsone présente son spectacle Air Play à la TOHU en décembre.

Seth Bloom et Christina Gelsone forment le duo new-yorkais (et couple dans la vie) derrière la compagnie Acrobuffos, de passage à Montréal en décembre. Lui a une formation de jongleur, elle, de ballerine, et les deux ont étudié en art clownesque. Leur spectacle Air Play est une performance à mi-chemin entre le cirque et le théâtre que l’on décrit comme « un poème visuel sans paroles ». On peut s’attendre ici à voir se transformer de banals objets du quotidien, comme des ballons ou des parapluies, en matériaux scéniques extraordinaires. Un spectacle qui s’annonce très familial.

Du 16 au 23 décembre, à la TOHU

Jean Siag, La Presse

Consultez le site d’Acrobuffos (en anglais)

Veillées festives

PHOTO FRANÇOIS LARIVIÈRE, FOURNIE PAR LE PETIT THÉÂTRE DU NORD

Le musicien Benoît Archambault participe aux Veillées festives du Petit Théâtre du Nord.

Pour la deuxième année, le Petit Théâtre du Nord, installé à Boisbriand, présente ses Veillées festives. Au menu de ce spectacle qui met la table (et les guirlandes) pour le temps des Fêtes : contes, chansons, souvenirs d’antan et histoires des Laurentides. Cette année, sept auteurs et autrices ont mis la main à la pâte pour signer des textes inédits, dont Rébecca Déraspe, Luc Bourgeois et Martin Bellemare. Portée par une distribution de quatre interprètes et un musicien, cette nouvelle édition se déploie sur le thème Tracer sa route.

Du 1er au 17 décembre, au Petit Théâtre du Nord

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Petit Théâtre du Nord

Le clone est triste

PHOTO JOSÉE LECOMPTE, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE AUX ÉCURIES

La bande du Théâtre du Futur est de retour avec son univers déjanté dans Le clone est triste.

La délirante bande du Théâtre du Futur est de retour aux Écuries avec la reprise de sa pièce Le clone est triste. Planté à la fin du XXIe siècle, ce récital-salon rocambolesque raconte – avec moult airs chantés, monologues et galipettes – la quête d’un homme qui découvre qu’il est le clone d’un baby-boomer. Or, le clonage est interdit depuis belle lurette et les derniers baby-boomers ont été déportés vers la Lune. Une enquête s’impose !

Du 2 au 17 décembre, aux Écuries.

Stéphanie Morin, La Presse

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Moby Dick

PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE, FOURNIE PAR LES CASTELIERS

Les marionnettes de Moby Dick seront de passage au Théâtre Outremont pour deux soirs seulement.

Après un passage au Diamant de Québec, la compagnie franco-norvégienne Plexus Polaire s’amène au Théâtre Outremont avec son adaptation du roman Moby Dick, d’Herman Melville. Cette imposante production multidisciplinaire rassemblera sur la scène sept marionnettistes, une cinquantaine de marionnettes, un orchestre et une baleine grandeur nature. Plusieurs projections vidéo s’ajoutent au spectacle destiné aux 14 ans et plus. Pour deux soirs seulement.

Les 1er et 2 décembre, au Théâtre Outremont

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Théâtre Outremont