Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CTd’A) a dévoilé lundi sa programmation pour la saison 2022-2023. Au programme : des pièces « au plus près des humanités », dont la majorité sont des rescapées de la pandémie.

« La saison qui vient en sera une de victoires », lance Sylvain Bélanger, directeur artistique du CTd’A. « Ce sera une saison très lumineuse, très printanière, avec des artistes qui se retrouvent tout en étant transformés, des artistes qui portent en eux une profondeur supplémentaire. Les spectacles aussi ont mûri : les artistes les ont portés en eux pendant tous ces mois… »

Pendant les deux années de crise sanitaire, les acteurs ont changé certes, mais le public aussi, estime Sylvain Bélanger. « Les gens adhèrent aux spectacles qui sont très authentiques, très humains. Ils ont besoin de recueillement et de profondeur après les solitudes qui ont été vécues. »

Audrey Talbot, qui signe la première pièce de la saison à la salle Michelle-Rossignol, est sans doute l’emblème tout indiqué de cette programmation 2022-2023. La dramaturge et interprète raconte dans Corps titan, titre de survie sa longue réadaptation après un accident de vélo impliquant un poids lourd qui a failli lui coûter la vie. « Audrey est elle-même une survivante. Elle retrouve la scène et son métier après une série de dures épreuves. » La pièce sera présentée du 6 au 24 septembre.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Quelques artistes qui œuvreront à la saison 2022-2023 du CTd’A. En haut : Nahéma Ricci, Audrey Talbot et Evelyne de la Chenelière, en bas : Louise Laprade, le directeur artistique Sylvain Bélanger, Camille Paré-Poirier et Erin Shield

En plus des reports causés par le confinement, certaines pièces ne pouvaient être présentées en raison de leur nature et de leur forme particulières, sans distanciation possible.

Sylvain Bélanger

C’est le cas de Cyclorama. Du 11 octobre au 5 novembre, le public est convié à une expérience théâtrale hors norme signée Laurence Dauphinais. Le spectacle de trois heures s’amorce au Théâtre Centaur, dans le Vieux-Montréal, pour se conclure au CTd’A, rue Saint-Denis. Les spectateurs seront déplacés en autobus entre les deux institutions quinquagénaires.

Clandestines, du duo composé de Marie-Claude Saint-Laurent et de Marie-Ève Milot, suivra en janvier. Ce thriller politique met en scène, dans un Canada dystopique, deux femmes qui pratiquent clandestinement des interruptions volontaires de grossesse. Une occasion de réfléchir à la réouverture actuelle du débat sur le droit à l’avortement. Du 24 janvier au 11 février.

En avril, ce sera au tour des Filles du Saint-Laurent de monter sur scène, après un passage au Théâtre de la Colline, à Paris. Le texte écrit par Rébecca Déraspe en collaboration avec Annick Lefebvre, et mis en scène par Alexia Bürger, est porté par 10 interprètes. Ici, les personnages se retrouvent face à leur propre vérité lorsqu’ils découvrent sur les rives du fleuve des cadavres non réclamés. Du 4 au 29 avril.

À noter : la salle Michelle-Rossignol accueillera aussi un évènement spécial, un bal orchestré autour de la pièce Pisser debout sans lever sa jupe, d’Olivier Arteau. Du 2 au 11 mars.

À la salle Jean-Claude-Germain

Cinq pièces seront de plus présentées la saison prochaine dans la salle intime du CTd’A, à commencer par Lequel est un Basquiat, un projet sur lequel travaille Philippe Racine depuis de nombreuses années. Du 13 septembre au 1er octobre.

Le dramaturge Guillaume Corbeil proposera ensuite sa pièce solo Pacific Palisades, portée par Évelyne de la Chenelière, dans une mise en scène de Florent Siaud. La pièce est inspirée de l’histoire vraie de Jeffrey Alan Lash. Ce dernier, qui prétendait être mi-homme, mi-extraterrestre et disait travailler pour les services secrets américains, a fait les manchettes en 2015 lorsqu’il a été retrouvé mort dans sa voiture… Du 18 octobre au 5 novembre.

Maurice, d’Anne-Marie Olivier (mise en scène d’Olivier Arteau), prendra le relais du 17 janvier au 4 février. Chaque soir, un ou une volontaire sera appelé à partager la scène avec la dramaturge et interprète. Suivra Beau gars, de la Canadienne anglaise Erin Shields. La pièce est plantée dans un monde imaginaire dominé par les femmes. Avec notamment Cynthia Wu-Maheux et Gabriel Lemire. Du 14 mars au 1er avril.

Finalement, la pièce Je viendrai moins souvent clôturera la saison. La dramaturge et interprète Camille Paré-Poirier a enregistré pendant quatre années sa grand-mère nonagénaire afin de récolter la matière première de ce spectacle intimiste. Du 25 avril au 13 mai.

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Actuellement à l’affiche

Mythe

PHOTO YANICK MACDONALD, FOURNIE PAR ESPACE GO

Mykalle Bielinski (au centre) porte les chapeaux d’autrice, de compositrice, de metteuse en scène et d’interprète de la pièce Mythe.

L’Espace Go accueille jusqu’au 14 mai l’hypnotisant spectacle Mythe, de l’artiste et musicienne Mykalle Bielinski. Cinq interprètes mêlent leurs voix – en parole et en chant – dans une polyphonie aux pouvoirs guérissants. Assis par terre ou sur des chaises qui encerclent la scène, le public est convié à entrer dans un espace hors du temps pour se laisser bercer par les récits cosmogoniques, les poèmes et les incantations chantées. Un spectacle bilingue qui invite au recueillement et dont on sort apaisés par tant de beauté. Avec Émilie Monnet, Laurence Dauphinais, Florence Blain Mbaye, Elizabeth Lima et Mykalle Bielinski.

Jusqu’au 14 mai, à l’Espace Go

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Stéphanie Morin, La Presse

Crypto

PHOTO SASHA ONYSHCHENKO FOURNIE PAR DANSE DANSE

Crypto

Initialement programmée pour la saison 2020 de Danse Danse, voici que Crypto, la nouvelle création du danseur et chorégraphe Guillaume Côté, prendra enfin vie sur la scène du Théâtre Maisonneuve. Interprète de grand talent, Guillaume Côté est danseur principal pour le Ballet national du Canada et s’est produit sur scène pour les plus grandes compagnies de danse du monde, dont le Théâtre Bolchoï, le Royal Ballet et le New York City Ballet. Il est aussi directeur artistique du Festival des arts de Saint-Sauveur. Avec Crypto, il propose une œuvre de danse multimédia sophistiquée, un récit chorégraphique contemporain qui puise son inspiration dans une histoire écrite par le librettiste canado­-américain Royce Vavrek.

Du 11 au 14 mai, au Théâtre Maisonneuve

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Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Sacrer

PHOTO FOURNIE PAR L’AGORA DE LA DANSE

L’interprète Anaïs Chloé Gilles dans Sacrer

Sacrer pour Sacre du printemps. La créatrice d’Objets Dansants Non-Identifiés Katya Montaignac détourne à sa façon ce classique érigé au rang de mythe. Sa mission : bâtir un nouvel imaginaire autour de la pièce de Stravinsky, avec sept danseurs de rue et une musique revisitée. Sur une scène circonscrite par le public en arène, une communauté se forme, entamant un rituel audacieux, dans une proposition intimiste qui interroge l’être ensemble et la définition toute personnelle du sacré.

Du 11 au 14 mai, à l’Agora de la danse

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Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Fondant

FOURNIE PAR LE THÉÂTRE BISTOURI

Marianne Dansereau et Marc-André Thibault dans la courte pièce Fondant

C’est le retour des courtes pièces à La Licorne, présentées dans une formule 5 à 7, avec une bière et une bouchée pour seulement 21 $. Dès ce mardi, en codiffusion avec La Manufacture, le Théâtre Bistouri propose Fondant, une pièce où le rire dissimule l’imprévisibilité de la nature humaine, à cheval entre comédie et thriller psychologique, et qui se déroule dans une pâtisserie de quartier. Un texte de Pascale Marineau. La mise en scène est signée Rose-Anne Déry, avec Marianne Dansereau et Marc-André Thibault.

Du 3 au 20 mai, à 17 h 30, dans la salle de répétition de La Licorne

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Luc Boulanger, La Presse

Les Érotisseries : essais érotiques consensuels

FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Les Érotisseries : essais érotiques consensuels

Depuis 2005, le spectacle Les Érotisseries : essais érotiques consensuels se veut une célébration de la chair. Une exploration de l’érotisme au théâtre « dans le but d’ouvrir les yeux et l’esprit des spectateurs et de leur offrir une vision nouvelle concernant leur propre bien-être corporel et sexuel », dixit le communiqué de cette production à l’affiche du Théâtre Espace Libre. Une intrigante performance au croisement du cirque, du burlesque, de la danse et de l’improvisation. Une proposition audacieuse avec Catherine Desjardins-Béland, Éliane Bonin et Marie-Christine Simoneau. Le comédien Stéphane Crête collabore aussi à titre de conseiller artistique.

Du 3 au 21 mai, à Espace libre

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Luc Boulanger, La Presse